L'art est une activité qui s'exprime de deux manières principales : l'imitation et la création. Ceci étant dit, parler d'art, c'est d'emblée s'exposer à la polémique et se heurter au relativisme. D'une part, avec l'abondance des musées et la reproduction en série, les oeuvres sont devenues des produits de consommation comme les autres. Mais surtout, il existe un tel foisonnement de styles et d'oeuvres différentes, qu'on en vient à se demander quelle est l'unité dans tout cela (...)
[...] 2e niveau : paradoxe entre le dessin et son titre. 3e niveau : celui qu'on appelle bon vivant est en fait un paradoxe vivant : il veut profiter à fond de tous les plaisirs matériels de la vie (nourriture, boisson, sexe, argent mais il construit ainsi sa mort à chaque excès, il est habité d'une mort programmée par ses soins. Il brûle la vie par les deux bouts 4e niveau : la conscience nous fait porter le poids d'une mort que nous savons inéluctable, mais elle nous permet aussi de vivre en conséquence, de tenter des choses ici et maintenant, de conduire sa vie pour ne pas avoir vécu en vain, de distinguer l'essentiel du superficiel. [...]
[...] production des objets techniques. Arts libéraux = arts aussi éloignés de l'utilité que du divertissement futile, ils doivent être à la hauteur de l'homme libre et cultivé, et visent la beauté. Cette idée de création artistique désintéressée va donner naissance à 2 conceptions opposées : le classicisme (l'école des Beaux-arts définit précisément les techniques, les règles de l'art et les motifs à respecter ; il implique un savoir méthodique où le plaisir esthétique est indissociable du plaisir intellectuel) et le romantisme (l'expressivité des sentiments prend le pas sur la technique, la sensibilité de l'artiste est aussi importante que son œuvre et y transparaît). [...]
[...] Reste à savoir si cela peut être qualifié d'œuvre d'art : il n'est peut-être qu'à un endroit, dans l'architecture, les peintures et les sculptures environnantes. Conclusion : se recentrer sur la dimension créatrice Ainsi y aurait-il un échec toujours a priori dans le principe même de l'imitation : son but fondamental, la représentation de la vérité de l'objet, est manqué, car c'est précisément ce mystérieux élan vital qui constitue cette vérité. Pour que l'art conserve une valeur, il faudrait alors se concentrer sur sa puissance de création, et ne produire des œuvres qu'en vue d'extérioriser nos idées et nos émotions, qui n'ont pas encore été objectivées par la nature : incarner notre esprit dans la matière, créer des objets que la nature n'aurait jamais pu produire, prenant ainsi la nature à contre-pied. [...]
[...] Mais surtout, il existe un tel foisonnement de styles et d'œuvres différentes, qu'on en vient à se demander quelle est l'unité dans tout cela. enjeu : penser l'art, c'est avant tout tenter de définir un critère unificateur et spécifique : déterminer l'essence de l'art. Les désaccords existent d'ailleurs aussi bien du point de vue de la création (entre les artistes) que du point de vue de la réception (entre le public). Faisons un grand écart : observons en parallèle le Laocoon, chef-d'œuvre monumental du Ie siècle av. [...]
[...] Limite : cela suppose qu'une élite confisque l'art qui devient ésotérique (réservé aux seuls initiés). sans valeur fonctionnelle : une œuvre d'art semble inutile. Limite : inutile pour les conditions matérielles de survie certes, mais pas pour le besoin humain d'objectivation de soi et de représentation de la réalité, comme en témoignent déjà les peintures rupestres des grottes de Lascaux dès -15000 av. J.-C. valeur signifiante : une œuvre d'art est un réservoir de sens C'est le critère le plus pertinent et permanent : elle a du sens mais pas un sens unique et dogmatique, et c'est précisément le fait qu'on ne puisse pas la réduire à une interprétation univoque qui fait sa richesse. [...]
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