L'art en rapport avec la société, la liberté, la culture, la technique, etc.

Résumé du document

Depuis quelques siècles, notre attitude envers une oeuvre d'art consiste principalement à l'observer de façon gratuite. Nous éprouvons un plaisir lié à une contemplation désintéressée, où l'utilité de l'oeuvre ne rentre pas en compte.

Ce rapport contemplatif et désintéressé à l'art n'est pas universel (cf. le beau dans les cultures primitives qualifiant des objets d'usage, mais aussi la démarche des ingénieurs et designers qui cherchent à rendre beau des objets utiles), et est moderne dans nos cultures (...)

Extraits

[...] Cet aspect original de l'œuvre n'est pas maîtrisable par un savoir, n'est pas enseignable en tant que tel : il relève du talent, d'un don qu'on ne peut pas rationnellement expliquer. Cela n'invalide pas le travail nécessaire à l'œuvre d'art : peut-être que le génie est simplement quelqu'un capable de fournir un travail colossal, dont la majorité des hommes est incapable. Art, Esprit, Liberté L'art est-il inutile ? L'œuvre d'art n'est pas utile et fonctionnelle à la manière des objets d'usages ou des biens de consommation. On ne l'utilise pas comme on utilise une chaise, on ne la consomme ni ne l'échange comme n'importe quel objet. [...]

[...] Fiche de révision L'art en lien avec d'autres termes Art, Culture, Société Depuis quelques siècles, notre attitude envers une œuvre d'art consiste principalement à l'observer de façon gratuite. Nous éprouvons un plaisir lié à une contemplation désintéressée, où l'utilité de l'œuvre ne rentre pas en compte. Ce rapport contemplatif et désintéressé à l'art n'est pas universel (cf. le beau dans les cultures primitives qualifiant des objets d'usage, mais aussi la démarche des ingénieurs et designers qui cherchent à rendre beau des objets utiles), et est moderne dans nos cultures. [...]

[...] Il faut bien distinguer le plaisir esthétique et le plaisir uniquement sensible. Ce dernier est purement individuel, subjectif, car il ne concerne que nos sens. L'art ne me fait pas plaisir à la manière du vin, qui lui est agréable. Ce vin m'est agréable, car ce jugement ne concerne que moi. Le jugement de goût, le jugement esthétique concerne bien les sens aussi2 : c'est par eux que je vois le tableau, que j'entends la musique . néanmoins ce n'est pas le plaisir sensible, individuel qui est ici critère. [...]

[...] Et le jugement de goût, prétendant à l'objectivité, ne peut cependant pas la prouver. Il prétend valoir pour tous, et ouvre ainsi un espace de dialogue, où on peut éprouver les raisons de chacun de trouver telle œuvre belle ou non : on peut donc discuter. On doit même discuter, car le goût n'est pas purement subjectif, ne concerne pas que l'individu. Mais si on peut discuter, on ne peut disputer, on ne peut jamais trancher définitivement, par une preuve irréfutable, par une démonstration rigoureuse que cette œuvre est objectivement belle. [...]

[...] L'art ne répond à aucune nécessité vitale, matérielle. Est-il pour autant inutile ? N'est-il qu'un jeu superficiel, un amusement léger coupé du monde et de ses réalités, un pur divertissement ? Non, car il n'existe pas de société sans art. Même les hommes préhistoriques dessinèrent des animaux sur les parois des grottes, et ils avaient d'autres choses plus essentielles à 1 Le verbe grec qui veut dire produire, créer estpoien, la production est lapoiesis, d'où vient notre mot de poésie. [...]