L'art remet-il en cause notre façon de voir le monde qui nous entoure ?

Thèmes abordés

Art, façon de voir le monde, art contemporain, conséquences sur notre réalité, oeuvre d'art, intemporalité, création d'objets, mises en scène spécifiques,  rapport au monde, art abstrait, art concret, créations absolues, Emmanuel Kant, artiste, Paul Klee

Résumé du document

On entend souvent dire que l'art, et particulièrement l'art contemporain, n'a pas d'utilité, ou du moins "faire beau". Derrière cette approche simpliste, on décèle tout de même un jugement de valeur utilitariste, qui affirme que l'art n'a pas d'influence concrète sur le monde qui nous entoure. L'art pourrait se définir comme la création d'objets ou de mises en scène spécifiques, destinée à produire chez un humain une émotion ou un état particulier. Mais si l'art est si inutile, pourquoi existe-t-il depuis 30 000 ans et continue de se développer ? Pourquoi une telle intemporalité ? Peut-être que l'art n'a pas d'utilité pratique, mais il est très probable qu'il ait des conséquences sur notre réalité.

Extraits

[...] L'interprétation que l'on fait de l'œuvre révèle autant de choses sur elle que sur nous, tel un miroir qui nous renvoie nos pensées. C'est à travers la contemplation, la lecture ou bien l'écoute que l'art parvient à nous faire oublier la réalité, au moins l'espace de quelques instants. II. Par sa représentation symbolique, l'art vise également à sensibiliser l'observateur À présent, par sa représentation symbolique, l'art vise également à sensibiliser l'observateur, à le toucher intérieurement de manière plus ou moins forte, à travers diverses expériences sensibles en instaurant une forme de dialogue entre le temps et lui-même. [...]

[...] Cela est très différent des objets communs, dont le sens est évident, et nous sort de nos habitudes utilitaristes. C'est pourquoi l'art a déjà, par son existence même, le rôle de nous interroger en remettant en question ce que l'on connaît. À quoi sert alors l'art ? Possiblement à rien, mais il a probablement une fonction moins flagrante que la praticité. Ensuite, par son inutilité apparente, l'œuvre d'art nous saisit et attire notre attention : nous sommes captivés. Le monde autour de nous devient secondaire et nous pouvons ainsi nous en évader. [...]

[...] L'art remet-il en cause notre façon de voir le monde qui nous entoure ? Persuader/convaincre Principe/conséquence Ressemblance/analogie Transcendant/Immanent Universel/Général/Particulier/Singulier Devoir de philosophie Texte - Repères Chapitres : La culture, la raison et le réel. Notions : L'art, le travail et la technique, la raison et le réel. On entend souvent dire que l'art, et particulièrement l'art contemporain, n'a pas d'utilité, ou du moins « faire beau ». Derrière cette approche simpliste, on décèle tout de même un jugement de valeur utilitariste, qui affirme que l'art n'a pas d'influence concrète sur le monde qui nous entoure. [...]

[...] L'art est en quelque sorte la révélation de ce qui est et de ce qui n'est pas, du visible et de l'invisible. Il transforme notre rapport au monde ainsi que notre vision : c'est une forme d'illusion positive et nécessaire. En prenant en compte les capacités presque illimitées de l'imaginaire, évoquées notamment par Rousseau et Spinoza, l'art est doté d'un pouvoir évocateur, tout cela de manière inconsciente. Dès lors, notre réaction face à une œuvre d'art n'est pas relative à autrui, et notre sensibilité est amenée à réagir aux œuvres permettant l'accès à de Nouveaux Mondes. [...]

[...] Emmanuel Kant disait dans Critique de la faculté de juger « Est beau ce qui plaît universellement sans concepts. ». Le jugement esthétique propre à chaque individu est donc partageable par tous, à condition que ce jugement soit un jugement dit « désintéressé ». En effet, l'art permet de créer des imaginaires. Celui qui contrôle ces imaginaires contrôle les hommes, ceux-ci agissent par leurs désirs et leurs rêves. Dans ce cas, l'art fonctionne comme une denrée, il nourrit mentalement et spirituellement les hommes en quête de découverte et de partage. [...]