Nous allons nous demander si le regard nouveau que porte l'artiste sur ce qui nous entoure, et à fortiori sur les autres hommes, d'une certaine manière, tient de la nécessité ou si ce regard est juste un domaine dans lequel la folie tirerait son avantage pour venir appuyer la dérivation vers laquelle l'artiste tend et vers laquelle l'artiste est confronté et si cette dérivation est la véritable fonction de l'art. Pourrait-on dire que la dérivation tient en un « concept » totalement dépourvu de bon sens, c'est-à-dire du sens que nous attribuons à n'importe quelle chose ou alors qu'elle apporte un véritable regard neuf, qui permettrait alors de s'orienter vers une élévation intellectuelle nécessaire, afin de nous détacher des règles communes.
[...] Sortir du conventionnel, en tant que nous nous demanderions, en fait, pourquoi y adhérer d'une façon aussi attachée reviendrait alors à vouloir opérer une véritable mise à l'écart de ce que nous avons appris depuis toujours et de ce qui est devenu alors une sorte ligne de conduite à laquelle il est difficile de sortir, pour voir autre chose que l'attribution. Voir mieux que les autres, c'est donc toujours selon Bergson, savoir se trouver entre l'objet et la réalité même, sans rien interposer entre la réalité et l'objet. Ainsi, en parlant d'un mot, par exemple chaussure l'on pense instantanément à l'objet tel que l'on sait qu'il existe, c'est-dire à une semelle, un corps de tissu se refermant sur le pied et un lacet noué. [...]
[...] Pouvons-nous nous passer de l'art ? Hommes, nous avons tous un regard différent sur ce qui nous entoure, mais ce regard porte en lui une sorte d'universalité , en tant qu'il est conventionné par les règles qui obéissent à des sortes de normes qui font que la vie nous apparaitrait alors sous le même regard, sous le même sens , sous le même aspect , que nous donnons à l'ordre des choses, c'est à dire au concept auquel chaque objet nous renvoie spontanément. [...]
[...] Nous pensons également à son attribution, qui est celle de pouvoir nous permettre de marcher. Là où nous voyons ces caractéristiques auxquelles nous pensons tous comme une normalité, en tant qu'elles prennent valeur de normes véritables, l'artiste, lui, verra en l'objet autre chose que nous. Il verra peut être une nouvelle chaussure, sans semelle, sans tissu, ou une nouvelle caractéristique , autre que celle de marcher. Tout cela constitue l'originalité et toute l'inventivité de l'artiste , capable de mettre l'objet à nu pour voir au-delà de la simplicité que l'on s'accorde à donner aux choses, et ainsi, être en permanence dans une recherche du conflit avec soi pour voir, sans regarder , à la manière d'un automate. [...]
[...] Pour nous permettre de faire abstraction de notre mauvaise nature, Nietzsche voit par la beauté de ce que l'artiste est capable de produire, une fonction morale qui servirait, également, d'utilité morale dans la communauté d'individus que nous formons tous. Ainsi, l'art possèderait une sorte de valeur à symbolique morale, à la manière d'une fable, où, après avoir déplié le sens du tableau, et après en avoir ainsi éclairer son contenu, qu'il s'agisse, d'ailleurs, d'un tableau ou de quoique ce soit, qui nous fasse ebnt(rer dans l'ordre de l'artistique, il est possible d'en dégager ,toujours selon Nietzsche , une morale de nature spirituelle , qui nous permettrait pou chacun, d'entrer dans la spirale de la commun auté , de faciliter alors la transmission des liens qui nous tiennent en tant que citoyens et dans la citoyenneté même , ce que nous sommes capables de mettre ne valeur le respect que nous nous devons pour chacun d'entre nous. [...]
[...] Par exemple, une corbeille de fruits passerait inaperçue sur la table de la cuisine. Nous n'y prêterions pas vraiment attention car nous ne chercherions pas à voir u delà de sa simple fonction de nourriture. Bergson, lui, voit cette corbeille en tant que nature, il voit déjà la corbeille comme un tableau, une œuvre d'art, un tableau esthétique qu'il est possible de modifier ou d'en trouver un caractère original au moment où on exploite cette corbeille. Pourrions nous nous demander alors si l'art appartient à une certaine élite , en tant qu'il demande un véritable travail de réflexion , sans cesse renouvelé, ou si l'art ne tiendrait pas en une sorte de folie , en tant qu'il demande une telle mise à l'écart que les conventions auxquelles nous savons que nous ne pouvons complètement nous passer d'elles, seraient totalement rejetées, car depuis le début de notre vie , ces conventions nous ont té enseignées comme étant la vérité La folie. [...]
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