Tout d'abord, l'abîme entre l'art et la notion de vérité nous empêche de reconnaître à l'art un quelconque pouvoir révélant. Ensuite, la philosophie elle-même est invitée à reconnaître en son sein la vérité du regard artistique sur le monde ; l'art ns met alors en présence sensible d'une vérité, la sienne, impossible à reconnaître par la voie de la conceptualisation et de l'objectivation. Or, en fait, l'effet de l'art sur le sujet nous fait voir une vérité plus profonde, le sentiment esthétique, sentiment qui doit être reconnu comme la révélation indirecte d'une vérité non pas sur l'art ms sur nous-mêmes...
[...] Il faut emprunter une autre voie pour pouvoir l'atteindre. Pour Socrate, l' amour de la vérité 611c-612c) ouvre la voie à la dialectique, à la connaissance des Idées. Cependant, Platon semble faire l'impasse sur le fait que ce qui fonde le langage même qu'il utilise pour parler de la vérité présuppose cette sensibilité qu'il cherche justement à exclure comme obstacle à la vérité. En effet, le terme d'Idée désigne d'abord la forme sensible des choses, une vision par les yeux de l'esprit qui passe par la sensibilité. [...]
[...] Et la vérité ne peut être une ouverture que si elle s'installe dans un étant. Il appartient donc à l'essence de la vérité de s'installer dans un étant. En ce sens la vérité, l'ouverture est comme le milieu invisible, le néant qui fait voir quelque chose. Seuls certains étants, les œuvres d'art, permettent la vérité de s'installer et font voir cette vérité que cache le monde trop familier des choses utilitaires, les outils. Une production est donc une création lorsque l'étant ainsi créé, l'œuvre, fait apparaître l'ouverture, la vérité comme non-voilement. [...]
[...] Cette vérité de la chose, les autres voies de la science ne pouvait la reconnaître puisqu'elles projetaient sur l'objet un rapport sujet/objet qui entrait dans le cadre d'une relation intéressée qui n'accueillait pas la chose pour ce qu'elle était vraiment. Cependant, l'art pour Kant, ne nous met pas seulement, comme chez Merleau- ponty ou Heidegger, en présence d'une vérité qui n'a de sens que pour chaque individu pris séparément. Pour Kant, l'art ns met en présence d'une vérité parce que le sentiment pur prétend à l'universalité et à la nécessité. [...]
[...] Les emblèmes de la Raison, souligne cet aspect du sublime La lumière qui émane de sa chemise est la lumière de la vérité de la raison pratique pure, de la liberté qui éveille en ns la certitude d'échapper aux limites qu'elle [notre existence sensible] nous impartit Cette certitude ouvre la voie à la vérité de la force qui est en ns et qui dépasse les forces cosmiques ou les violences historiques qui écrasent notre existence sensible. Seul un Goya [ ] a pu faire apparaître l'invisible présence de la liberté morale (Starobinski). Ainsi, l'art ns met en présence de cette vérité du supra-sensible, mais soulignons que la distance artistique, en dernière analyse, est une condition de l'appréciation de cet aspect du sublime. [...]
[...] Ensuite, la philosophie elle-même est invitée à reconnaître en son sein la vérité du regard artistique sur le monde ; l'art ns met alors en présence sensible d'une vérité, la sienne, impossible à reconnaître par la voie de la conceptualisation et de l'objectivation. Or, en fait, l'effet de l'art sur le sujet nous fait voir une vérité plus profonde, le sentiment esthétique, sentiment qui doit être reconnu comme la révélation indirecte d'une vérité non pas sur l'art ms sur nous-mêmes. [...]
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