A l'heure de la mondialisation de la culture et de la contestation de l'art classique appréhendé par le prisme du beau, ce scintillement d'un sens irréductible au simple rationnel et à l'analyse, à l'heure de la revendication du non-art par Andy Warhol, force est de s'interroger sur les liens existants entre l'art et la liberté. Mais, que sont l'art et la liberté ? Indéniablement, ils sont deux concepts très abstraits qui pour l'un dans l'absolu tend à se concrétiser, et, qui pour l'autre tend à devenir encore plus inaccessible. L'art est par définition cet artifice par lequel l'homme crée le beau. Il est ce langage qui surajoute au monde, que l'individu croit connaître, une explication. Il permet de comprendre le monde et ses contingences. Or, bien des individus jugent que l'oeuvre de l'artiste n'apporte rien à l'homme ; pire, l'art aliénerait l'individu en ne constituant qu'un vulgaire divertissement, qui selon l'étymologie le " détournerait " de l'essentiel. L'art, lui-même, tronquerait la réalité, serait producteur d'illusions néfastes. Ainsi, l'art rendrait esclave à moins qu'il ne soit, au contraire, un moyen de supporter la vision de la mort ? Ne serait-il pas, dans ce cas, cet " anti-destin " -cher à Malraux- qui donnerait à l'homme une liberté inouïe : celle de pouvoir créer ? Mais, se pose aussi au sein du processus de création la question de la liberté ; l'art répond-il à des critères classiques précis qui obligerait l'artiste à respecter une règle déterminée auquel cas, sa liberté serait fortement limitée ? Ou bien, à l'inverse, doit-on considérer avec des peintres comme ceux de l'école de la poubelle que " tout est art ", à la même manière des sophistes qui affirmaient que " tout est vrai ", ce qui revient à dire que " rien n'est vrai " et que " rien n'est artistique " ? Le paradoxe est puissant et méritera une attention particulière.
Si l'art peut-être un formidable agent d'oppression (I), il est pour l'homme un moyen de se libérer d'un destin tragique (II).
[...] Le paradoxe est puissant et méritera une attention particulière. Si l'art peut-être un formidable agent d'oppression il est pour l'homme un moyen de se libérer d'un destin tragique (II). L'art, agent d'oppression Souvent accusé des plus grands maux, l'art, protéiforme, par nature,(A), peut parfois être aliénant lorsque il est paradoxalement dit " non libre " A. L'art aliénant L'art ne peut être jugé inutile et aliénant que par le non-initié ou parce qu'on le réduit à n'imiter que l'apparence de la réalité. [...]
[...] Les critiques les plus virulentes contre les oeuvres d'art sont le fait des totalitarismes, qui ont interdit la liberté de l'artiste dans sa création au motif que certaines oeuvres étaient particulièrement dangereuses, révélatrices de la " folie érigée en système C'est du moins les commentaires que l'on pouvait lire lors des expositions organisées par le régime nazi en 1937 à Munich, intitulées " L'art dégénéré et l'art allemand Les oeuvres des grands noms de l'expressionnisme et du Bauhaus, Klee, Kandinski, Chagall, Dix, Koloschka, Ernst, y étaient entassées censées représenter selon les mots d'Hitler " la nature revue par des esprits malades cette culture du régime de Weimar, trop " cosmopolite " et " enjuivée L'art est jugé dangereux par le régime nazi car l'art est toujours engagé. Car l'art qui n'est pas engagé peut-il toujours être considéré comme de l'art ? [...]
[...] L'art libère l'homme. Mais cette libération s'explique principalement par le fait que l'art est un " anti-destin " La tragédie de la mort est en ceci qu'elle transforme la vie en destin selon les mots d'André Malraux ; la mort est tragique parce qu'elle éclaire brutalement une existence en lui assignant une signification définitive : une fois mort, l'homme ne peut plus se racheter ou donner un autre sens à son passé. L'oeuvre d'art immortelle permet aux hommes de surmonter les contingences temporelles tout en prenant conscience de cette aptitude extraordinaire du créateur à faire naître des oeuvres impérissables. [...]
[...] L'art est un principe d'identification qui permet à l'homme imparfait d'étancher sa soif de perfection, d'Absolu. La conception classique de l'art est ainsi toute entière centrée sur l'harmonie, la pureté, la noblesse, la sérénité, l'élévation des sentiments. Une madone de Raphaël, un édifice de Mausart, une sonate de Beethoven, ne permettent-ils pas d'idéaliser la réalité ? En outre, l'oeuvre d'art, alors même qu'elle exprime la beauté peut aussi évoquer la " charogne " (Baudelaire), le vil ( La Goulue de Toulouse Lautrec), le grotesque ( Le nain de Vélasquez), l'horrible ( J.Bosch). [...]
[...] Mais, que sont l'art et la liberté ? Indéniablement, ils sont deux concepts très abstraits qui pour l'un dans l'absolu tend à se concrétiser, et, qui pour l'autre tend à devenir encore plus inaccessible. L'art est par définition cet artifice par lequel l'homme crée le beau. Il est ce langage qui surajoute au monde, que l'individu croit connaître, une explication. Il permet de comprendre le monde et ses contingences. Or, bien des individus jugent que l'oeuvre de l'artiste n'apporte rien à l'homme ; pire, l'art aliénerait l'individu en ne constituant qu'un vulgaire divertissement, qui selon l'étymologie le " détournerait " de l'essentiel. [...]
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