Notre époque contemporaine voit un grand changement dans ce qui est considéré comme un « art » : alors que ce terme désigne étymologiquement une technè, un savoir-faire, l'art recouvre aujourd'hui des réalités bien différentes : sculpture, peinture, architecture, danse, photographie, musique, cinématographie, poésie... De manière générale, on pourrait définir l'art comme une création qui représente un élément de façon belle : on parle de « Beaux-arts ». En tant que production humaine, il existe au sein de la société, c'est-à-dire dans un monde de communication entre différents éléments. L'art nous apparait dans un premier temps par nos sens, et établit un contact, voire une communication par ce biais. On peut alors se poser la question de savoir s'il existe un langage de l'art ; cette interrogation implique qu'on conçoive l'art comme un élément indépendant, capable de concevoir un langage, mais le danger est alors présent de réduire l'oeuvre à un simple moyen de communication : l'art ne serait-il qu'un intermédiaire ? Le terme de langage pose aussi problème : le langage, c'est un système réglé composé de multitudes d'unités, de signes (phonèmes et monèmes) assemblés pour former un code. Dire qu'il y a un langage de l'art n'est-il pas une façon de fixer l'art dans des codes et des règles, le concevoir comme un élément qu'il faudrait diviser et décoder pour comprendre un message qu'il nous enverrait ? En même temps, il semble à peu près sûr que les oeuvres d'art communiquent avec le spectateur : elles touchent nos sensations et suscitent en nous des émotions. Nous ne restons pas insensibles devant l'art, que ce soit de l'admiration, du rejet ou d'autres émotions, nous ressentons quelque chose.
On peut alors se questionner sur la nature de l'art et son statut par rapport à une forme de communication qu'on pourrait appeler langage.
Si dans un premier temps la communication semble faire partie de la nature de l'art, nous nous demanderons ensuite si on peut appeler langage cette transmission, pour enfin se poser la question de savoir si l'oeuvre possède un ou plusieurs langages dans nos rapports avec lui (...)
[...] L'art s'adresse en outre à nos sentiments et rarement nous restons de marbre devant une œuvre : l'art suscite en nous des émotions, diverses et variées, il nous communique ces émotions. Le Guernica de Picasso, par l'absence, ou presque, de couleur et par l'organisation très chaotique du tableau, donne une impression de douleur, d'horreur et de pitié. Les tragédies grecques et romaines, si différentes soient-elles, ne serait ce que par leurs objectifs qui divergent, transmettent ces mêmes émotions : l'art communique nécessairement avec le spectateur. [...]
[...] Il convient maintenant se s'interroger sur le type de communication que l'art possède : peut-on parler d'un langage de l'art ? Le langage est défini comme un système réglé de signes qui a pour fonction la transmission d'informations, et qui trouve son origine dans le besoin d'échanges de données entre humains (nous parlerons ici du langage qui témoigne d'une faculté de conceptualiser et de juger, et donc conçu comme proprement humain). L'accent de cette définition est porté sur le fait que le langage est un moyen codifié au service de l'homme, ce qui pose plusieurs difficultés si on veut parler d'un langage pour l'art. [...]
[...] Dissertation : y-a-t-il un langage de l'art ? Notre époque contemporaine voit un grand changement dans ce qui est considéré comme un art : alors que ce terme désigne étymologiquement une technè, un savoir-faire, l'art recouvre aujourd'hui des réalités bien différentes : sculpture, peinture, architecture, danse, photographie, musique, cinématographie, poésie De manière générale, on pourrait définir l'art comme une création qui représente un élément de façon belle : on parle de Beaux-arts En tant que production humaine, il existe au sein de la société, c'est-à-dire dans un monde de communication entre différents éléments. [...]
[...] Ainsi, la finalité de l'art serait lui-même, il ne serait pas au service de quelque chose, et donc réduire l'art au langage ne parait pas sensé. Enfin, le langage fixe la pensée et la réalité : lorsqu'on dit une table on ne dit qu'un aspect de l'objet réel, et on écarte les autres aspects. On ne dit pas en outre tous les détails qui composent cet objets, parce qu'ils sont infinis : taille, forme, couleur, matériaux, technique de construction, etc . [...]
[...] Les pièces de théâtre utilisent ce type de langage pour l'écriture, mais le sens et la communication sont totalement détruits. Et pourtant, cet art exprime le traumatisme profond de la sortie de la seconde guerre mondiale, il communique un sens par delà de la déconstruction du langage. Il faut donc revoir la définition du langage. Si le premier sens est un système de signes, un autre sens existe : le langage, c'est tout ce qui sert à exprimer les sensations par la matérialisation de la pensée. [...]
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