L'art crétois, libre et en mouvement, puis l'art grec, qui se dégage peu avant l'époque classique (Ve s.) des règles égyptiennes, marquent une évolution importante. L'artiste hellène, tout en l'idéalisant, et sans chercher la ressemblance avec un individu précis, se met à peindre le corps tel qu'on le voit, avec ses muscles, son modelé, ses attitudes variées, inventant même le "raccourci", qui permet de représenter un pied de face (...)
[...] Kant, dans sa Critique de la faculté de juger (1790), formalise de nouveaux points de vue. Dégagé de l'utilitaire, l'artiste exerce un jeu agréable de ses facultés cognitives, qui vise au beau : La beauté artistique est la belle représentation d'une chose, et non la représentation d'une belle chose L'esthétique devient une branche de la philosophie, une science autonome sur laquelle doivent réfléchir et se prononcer les philosophes. Ainsi, pour Hegel, sans grande surprise, l'art retranscrit et offre au public la transcendance de l'idée universelle sous forme d'oeuvre. [...]
[...] L'Europe occidentale se couvre d'églises et d'abbayes qui deviennent, avec la cour carolingienne, les principaux foyers économiques et culturels et des chefs-d'oeuvre de l'art roman (Cluny, fondée en 900, Sainte-Foy de Conques, Saint-Pierre de Moissac, SaintBenoît sur Loire, Saint- Cernin de Toulouse Les artistes, beaucoup moins souvent anonymes qu'on ne le croit, ignorent le réalisme, les proportions, et font preuve d'imagination et 2 d'expérimentation individuelle. L'art est alors, comme le souligne Georges Duby dans Le Temps des cathédrales, un discours sur Dieu qui n'a d'autre fonction que d'offrir à Dieu les richesses du monde visible, que de permettre à l'homme par de tels dons d'apaiser la colère du Tout-Puissant et de se concilier ses faveurs. [...]
[...] Vérité et beauté, y compris religieuse, sont recherchées à travers des formes antiques tout autant que modernes, libres dans leur inspiration, dégagée en partie des conventions. Les peintres français Poussin et Lorrain, le nordique Rubens, l'espagnol Velázquez, qui tous firent le voyage initiatique italien, propagent à leur façon cette tendance. Dans le baroque, qui s'épanouit au XVIIe siècle, l'antique est recyclé pour provoquer la surprise, le faste, l'imagination (ex. : Bernin pour l'architecture, Tiepolo pour la peinture). Le classicisme français s'inscrit un peu en retrait de ces audaces pour les formes, mais pas pour les dimensions et le projet d'illustration idéologique du pouvoir (Versailles). [...]
[...] David donne à des scènes historiques contemporaines la force de la vertu et de l'héroïsme romains. Goya use tantôt d'un réalisme cruel pour ses modèles (portraits de la cour d'Espagne), tantôt d'une imagination visionnaire (Géants). Chez Blake, le rêve, l'imagination pure de l'artiste fournissent les thèmes : le romantisme est là LE XIXE SIÈCLE La marge de liberté prise par l'artiste augmente, au point qu'émerge la figure de l'artiste méconnu, marginal, rejeté par l'art officiel qui s'exprime dans les salons (Beethoven, Van Gogh, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud). [...]
[...] Les polémiques entre conservateurs et tenants de l'innovation s'expriment à travers les oppositions entre les salons officiels et les salons des refusés les discussions sur le choix du sujet, le fini de l'oeuvre En matière d'architecture, le fer et le verre assurent une véritable révolution, d'abord dans les gares et bâtiments industriels, puis dans une plus large gamme de constructions et dans la décoration avec l'art nouveau : plasticité de la courbe, refus de la symétrie, légèreté sont, ici aussi, réinterprétés depuis l'art extrême-oriental et oriental (architecte belge Victor Horta). La défense de la modernité est assumée, côté critique d'art, par Baudelaire ou les frères Goncourt. L'artiste, le vrai artiste, le vrai poète, ne doit peindre que selon qu'il voit et qu'il sent. Il doit être réellement fidèle à sa propre nature et non pas copier servilement la nature selon des règles édictées par d'autres, ou viser un art utile et utilitaire (Baudelaire, Salon de 1859). En peinture, la génération de la fin du siècle continue les recherches. [...]
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