Pour l'homme, le nécessaire est ce qui est lié à ses besoins de survie, tels que la nutrition ou le sommeil alors que le superflu n'apparaît qu'une fois le nécessaire satisfait. En ce sens, le luxe renvoie davantage au superflu. La question est donc de savoir d'une part si les différentes formes artistiques, qui ont pour fin la quête de la beauté, sont liées au superflu, aux instants de bonheur dans la vie de l'homme et d'autre part si elles concernent uniquement une élite sociale.
Pourquoi serait-il légitime de dire que toutes les formes artistiques sont un luxe, alors que nombre d'entre elles ne permettent pas au jazzman de la Nouvelle-Orléans, à un Verlaine ou à un Rimbaud, d'accéder à une vie satisfaite en ses besoins premiers, à savoir naturels ?
[...] L'art peut donc également être perçu comme un moyen d'éclairer notre vie grâce aux instants de bonheur et de plénitude qu'il propose. Pour le spectateur l'art n'est pas considéré comme un fardeau, il a davantage un rôle d'échappatoire du quotidien et de toutes ses contraintes telles que le travail, les taches ménagères, les devoirs civils et familiaux. Pour l'artiste, la création de son œuvre procure également un sentiment de bonheur, de plénitude, elle se place également en tant que moyen d'échapper à sa condition, à son milieu social. [...]
[...] Dans l'Œuvre de Zola, Claude Lantier, est un peintre incompris, qui a subi de nombreux échecs après avoir présenté de nombreuses fois ses peintures dans des salons. Sur le plan familial, il enchaine également échec sur échec notamment au niveau de son couple puisque rien ne va plus avec sa femme et il aura un fils hydrocéphale. Malgré l'accumulation de défaites son seul moyen d'échapper à son quotidien reste la peinture. Même lorsqu'il aura l'impression d'atteindre les abysses il ne cessera de peindre jusqu'au jour où sa fin sera irrévocable et où il se pendra devant sa toile. [...]
[...] En son honneur l'empereur demande à son compositeur personnel Antonio Salieri, de lui apprendre un morceau de clavecin. En tant que simple interprète, l'empereur s'exerce en attendant que Mozart arrive à l'autre bout du palais dans la salle où il est attendu. Après avoir franchi les quelques dizaines de portes qui le mènent à l'Empereur de Hongrie, Mozart s'installe au clavecin, et interprète note pour note la sonate d'Antonio Salieri. Cette aisance et cette facilité sont certes dues au génie de Mozart mais aussi et surtout à toute l'instruction musicale qu'il a reçue de son père et l'expérience musicale qu'il a acquise puisque sa première œuvre a été composée lorsqu'il avait six ans. [...]
[...] De ce fait l'art est compris par tous, car chacun arrive à se retrouver dans une œuvre. Cette dernière traduit la sensibilité de l'artiste. Sensibilité qu'on retrouve chez chaque individu puisque chacun d'entre eux à des moments différents de la vie, sont face aux mêmes situations. Situations universelles telles que la première fois où l'on tombe amoureux, la première fois où l'on a un enfant, la première fois où l'on perd quelqu'un de cher à nos yeux. Et donc en ce sens, l'art à une portée universelle, il est donc nécessaire à la vie d'un individu puisqu'il lui certifie son appartenance à un genre humain dont il partage des ressentis universels. [...]
[...] L'art permet donc d'échapper aux considérations nihilistes telles que l'Homme ne naît de rien, qu'il n'est rien, et qu'il ne laissera rien de son passage sur Terre. Selon Maurice Druon en effet, Tout Homme qui exerce un art, et quel que soit cet art et même tout homme qui acquiert une œuvre d'art, cherche à prolonger sa durée biologique, à se rattacher au passé et à se projeter dans l'avenir L'art a donc pour but d'après lui, d'immortaliser la vie de l'individu puisqu'il est l'unique preuve de son passage sur Terre. [...]
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