Au XIXème siècle, l'esthétique gagne ses lettres de noblesse en faisant apparition sur le devant de la scène philosophique.
Hegel, Schopenhauer et Nietzsche sont trois philosophes allemands qui vont faire entrer l'esthétisme au coeur de la philosophie (...)
[...] L'art relève du phénomène de sublimation (le fait d'exploiter une énergie refoulée, en l'orientant vers des activités socialement admises et à travers lesquelles je vais avoir une reconnaissance sociale). La psychanalyse va nous renseigner sur le sens et l'origine des thèmes, des images récurrentes qui apparaissent dans une œuvre d'art. En revanche, la psychanalyse ne saurait nous expliquer pourquoi une œuvre d'art est une œuvre d'art, c'est-à-dire pourquoi elle transcende le temps, pourquoi elle est universelle. Néanmoins, la psychanalyse ne peut pas nous dire pourquoi une œuvre d'art est une œuvre d'art. [...]
[...] Je peux être touché par un art qui n'est pas de mon époque. L'universalité d'une œuvre d'art est sa beauté qui manifeste et satisfait un désir d'éternité. C'est pour cette raison que l'art apparaît comme une réponse apportée par l'homme au défi du temps. L'art est une réponse à la finitude ; il vient témoigner de la part de moi- même qui n'est pas enfermé dans le temps historique ou chronologique. L'homme va exprimer cette part de lui-même qui est plus que lui. [...]
[...] Cette orientation utilitaire de la perception est pour l'homme une aliénation. L'art va nous ramener à notre dimension métaphysique en nous montrant le réel comme on ne le voit jamais. L'artiste va nous inviter à un dépouillement du réel, c'est-à-dire à une mise à nue de soi ; il va nous inviter à percevoir par delà les habitudes, les conventions, les stéréotypes, les évidences, les connaissances, le jaillissement même des choses du monde, et ce qu'il y a de problématique dans ce jaillissement. [...]
[...] Au sens strict du terme, l'art nous étonne ; il y a une dimension métaphysique de l'art. L'étonnement nous ramène à la question de Leibniz au XVIIème siècle : Pourquoi y a-t-il un monde plutôt que rien ? L'étonnement va nous ouvrir sur la question du il y a qui désigne l'être et l'étant. (Étant = ensemble des choses du monde en tant qu'on a une mainmise sur elles). L'étonnement est une trouée au sein du quotidien ; il est une mise entre parenthèse de nos logiques d'homofaber. [...]
[...] En créant, l'homme exprime la part de lui-même qui échappe à sa dimension historique et chronologique ; on peut dire qu'en créant, l'homme s'émancipe de sa dimension empirique (c'est-à-dire ce qui tombe sous le témoignage des sens ; c'est le donné premier, l'apparence immédiate). L'artiste exprime la part du MOI qui échappe au MOI L'art vient satisfaire un désir d'absolu ; il est un anti destin selon Malraux. L'art va réaliser l'accord des esprits par delà les temps. En un sens, nous sommes aussi proches de ceux qui ont peint les grottes de Lascaux, que de nos contemporains. On se rejoint quelque soit la période à laquelle on appartient. [...]
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