Au départ de notre investigation, lorsque nous nous étions assignés pour but de trouver une manière d'associer l'art à la traduction, nous ne voyions qu'une seule façon d'envisager la question : l'art peut-il être ou non considéré comme un acte de traduction ? Mais d'autres manières d'envisager le problème sont venues s'y adjoindre petit à petit. En effet, nous toucherons également du bout des doigts des questions telles que : le titre d'une œuvre d'art doit-il être compris comme une traduction de l'œuvre? Ou doit-il plutôt être considéré comme partie intégrante de celle-ci ? Nous nous interrogerons également sur le fait qu'il peut y avoir face à une œuvre, une demande de traduction de la part du spectateur, trop habitué à envisager l'art comme porteur de sens.
Pour ce faire nous nous verrons dans l'obligation de redéfinir certains termes, qui constituent la base de notre réflexion, tels que la traduction, le langage et l'art. Ensuite nous envisagerons le monde et l'art comme deux langages distincts permettant la traduction de l'un à l'autre.
[...] Il n'y a pas de société sans signe.[8] Au fil d'un apprentissage, l'utilisateur d'un langage apprend à donner sens à certains signes. L'enfant apprend par exemple à associer à certains sons certaines choses. Au son /pomme/, l'enfant associe le fruit sucré qu'il a déjà vu et peut être, s'il en a déjà mangé, il associera à ce son celui du goût de la pomme. Le langage permet la communication et pour se faire doit utiliser des signes, non pas nécessairement universels, mais du moins communs à un groupe donné. Le signe permet la compréhension à qui connaît le code. [...]
[...] Il s'agit d'une traduction en tant que trans-codabilité. Le même signifié dans un code différent. La seconde acception doit être comprise comme comprendre, c'est traduire Cette seconde acception est en réalité une traduction interne. En effet, lorsque nous lisons des auteurs de notre langue, mais d'époque ou de culture différente, nous pensons généralement que les termes ont le même sens, la même signification que lorsqu'ils sont employés, par nous, aujourd'hui. Il n'en est pas toujours le cas. Lorsque Descartes écrit qu'il est dans son poêle, il n'entend pas par là qu'il brûle comme la braise, mais qu'il est situé dans la pièce où se trouve le feu. [...]
[...] Il peut y avoir de nombreuses manières de traduire l'oeuvre d'art. Et pour certaines personnes, peut être que seul l'argus de la cote d'une œuvre d'art, sa valeur marchande, ne peut être considéré comme une juste de traduction de l'œuvre. Conclusion Au fil de notre réflexion, nous avons conclu en la possibilité de considérer l'art comme une traduction. Et cette traduction nous semble répondre aux deux acceptions énoncées par Ricœur : une traduction entre deux codes, le passage d'un langage à un autre et une traduction intracodique qui permet passage d'un contexte à un autre. [...]
[...] red) ou encore classificateur (cf. n°10,1950). Le spectateur qui exige une traduction d'une œuvre d'art Il n'est pas rare que le spectateur exige de l'artiste une traduction dans une langue écrite ou parlée. Le spectateur veut que l'œuvre d'art ait un sens et ne connaît ou ne comprend pas toujours le code qui y est associé. Tout comme nous ne pouvons parler toutes les langues du monde, nous ne pouvons connaître tous les codes artistiques, c'est pourquoi nous en exigeons une traduction dans un code qui nous est familier : la langue. [...]
[...] Nous voyons que l'art peut être en lui-même considéré comme une traduction du monde, de concepts, mais également d'une autre œuvre artistique. La traduction ayant ici le même but que toute traduction : élargir le champ des récepteurs d'un message, propager une information. Le titre d'une oeuvre en est il une traduction ? Il n'est pas rare qu'une œuvre artistique soit porteuse d'un titre. Nous voudrions nous interroger de plus près sur ce phénomène avant de voir si le titre peut être compris comme une traduction de l'œuvre elle-même. [...]
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