La question pouvant appeler une multitude de réponses, il convient d'abord de délimiter le concept d'art. On se réfère le plus souvent aux beaux-arts, aussi nous limiterons l'étude à cette sous catégorie sans pour autant exclure quelques exemples intéressants pour notre réflexion prises dans la littérature. L'art et l'individu entretiennent une relation spéciale. D'abord parce que l'homme est l'essence de l'art et que sans lui il ne pourrait pas exister. L'art est « par nature » surnaturel. Enfin parce qu'une fois créée, l'objet d'art évolue indépendamment de son maître et lui survit. En effet, certaines oeuvres d'art sont encore admirées aujourd'hui bien que leur création remonte à des siècles. Cette indépendance qui lui permet de perdurer et d'être immortelle à nos yeux fait signe vers une « propriété » spéciale qu'elle recèle. Face à sa mortalité l'homme, qu'il soit spectateur ou artiste, semble demander à l'oeuvre d'art de lui communiquer cette force qui le dépasse. Dès lors, Pourquoi peut-on dire de l'art qu'il permet un cheminement vers soi et vers une vérité qui nous concerne ? (...)
[...] Le monde est non divin et immoral. Il est en son fond un chaos marqué par la menace de la mort. L'art doit pouvoir transfigurer cela et ne pas laisser l'homme seul face à l'absence de vérité. Il doit lui permettre de danser au bord de l'abîme Il insuffle à l'individu le désir de persévérer dans son être et d'aller de l'avant mais pas de jouir de la vie. Aussi, si les illusions stimulent davantage il ne faut pas les sacrifier à la vérité. [...]
[...] La Beauté est une présentation sensible indirecte, analogique de la présence en nous de la liberté transcendantale. On peut dire de la Beauté qu'elle est le symbole du bien moral. Le rapport du plaisir pur à l'agréable est le même que celui de la liberté à la nature humaine en générale. Plus encore que de délivrer une vérité, l'art est là pour stimuler la vie et pour accroître le désir d'exister et de créer. Nietzsche défend un art débarrassé de toute référence qui discrédite la vie et inhibe la volonté de vivre. [...]
[...] L'esthétique se voit voué un culte. Le génie artistique fait que l'artiste est presque un saint. Les deux sont incompris dans leur éthique d'une exigence presque tyrannique. Le choix d'une vie remplie de privation (célibataire, conditions de vie spartiates, ) contribue à renfermer l'artiste sur lui-même comme le montre des artistes comme Flaubert, véritable ermite vivant pour son écriture et la beauté du style. Pour lui, la Beauté ne peut pas être dans le réel car les sentiments des individus sont vulgaires et utilitaires. [...]
[...] Il se nourrit au contraire d'une retenue vis-à-vis de l'objet, au sens où il ne nous apparaît pas pour ses fins. La chose n'est pas considérée en vue de son appropriation ou pour ce qu'elle serait susceptible d'apporter à l'individu mais pour elle même. Ainsi, l'objet s'affranchit de nous tout comme nous nous libérons de lui. La Beauté nous délivre de nos désirs et des nécessités de l'existence pour nous laisser séjourner auprès d'elle Weilen bei der Betrachtung L'Homme est affecté par les passions mais n'est pas déterminé par elles. Il peut les retenir, même contre ses propres intérêts. [...]
[...] La quête de nombreux artistes est/fut de produire et de donner à voir La Beauté au reste du monde. Plus qu'un mouvement, l'art pour l'art est une théorie formulée notamment par Théophile Gautier dans la préface de Mademoiselle de Maupin. L'art se suffit à lui-même et n'est pas un moyen pour exprimer ou défendre quelque chose. Par extension, l'artiste défend le culte de la beauté pour elle-même. Toute forme d'art fera forcément sens. La Beauté est éloquente et fait sens par elle-même. [...]
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