Le jugement esthétique est un jugement d'appréciation et de goût relevant de la sensibilité ou de l'entendement et non de l'intelligence conceptuelle. Ainsi, la beauté d'une œuvre d'art semble donc un jugement singulier donc propre à chacun. En effet, tous les hommes ne s'extasient pas devant les mêmes œuvres, ce qui fait la diversité des goûts et des couleurs. Ainsi, le rapport à une œuvre d'art semble relever de la subjectivité, de la sensibilité et de l'émotion. Chacun serait ainsi renvoyé à son « intimité », à sa particularité.
Dès lors, le jugement de goût qui reconnaît la beauté d'une œuvre peut-il prétendre à une objectivité ? Une belle beauté peut devenir objet de débats, de dialogue voire même de savoir. Si tel est le cas, n'y a-t-il pas des arguments de cette beauté qui puissent être prouvés et ainsi, objectivement acceptés ?
[...] Une personne peut donc difficilement convaincre autrui de la beauté d'une œuvre d'art. Il lui faudrait d'abord trouver des arguments. Mais ceux-ci semblent difficiles à trouver, du fait de la diversité des opinions et du fait que la beauté ne se mesure pas. En conclusion, la beauté est un jugement de goût, qui certes ne repose pas sur l'intelligence conceptuelle, comme le souligne Kant, mais qui n'est pas non plus prisonnier d'un simple rapport plaisir/déplaisir. Mais cela ne nous permet pas d'envisager la beauté d'une œuvre à autrui et ainsi le convaincre de la reconnaître comme telle. [...]
[...] Toutefois, ce rapport à l'œuvre ne reste-t- il pas prisonnier de ma sensibilité, de mes émotions auquel cas la beauté ne serait qu'un jugement subjectif ? La première fonction de l'œuvre d'art est une fonction esthétique : produire une émotion. Le jugement esthétique est donc singulier. C'est-à-dire que je juge, je pense, j'apprécie en fonction de ma conscience, de mes opinions et de mes goûts. En ce cas, la culture esthétique serait-elle aussi relative et il serait inutile de faire appel à un savoir, à une démonstration pour apprécier les qualités et les défauts d'une œuvre. [...]
[...] C'est en ce sens que Kant considère que : Le beau est ce qui plait universellement sans concept Il n'y a pas de beauté sans une satisfaction subjective et désintéressée. L'art n'a donc nullement comme fonction un certain savoir. Il y a également des phénomènes de modes dans l'art. Par exemple, les classiques, les impressionnistes. En conséquence, le jugement esthétique d'aujourd'hui n'est pas le même que celui de demain. Lors de leur première exposition par exemple, les impressionnistes n'ont eu aucun succès après du public. Ainsi, certains auteurs ou peintres n'ont été reconnus en tant qu'artistes qu'après leur mort. [...]
[...] Dès lors, le jugement de goût qui reconnait la beauté d'une œuvre peut- il prétendre à une objectivité ? Une belle beauté peut devenir objet de débats, de dialogue voire même de savoir. Si tel est le cas, n'y a-t-il pas des arguments de cette beauté qui puissent être prouvés et ainsi, objectivement acceptés ? En ce cas, la beauté d'une œuvre pourrait être démontrée, prouvée et on pourrait en convaincre autrui. Il parait impossible d'apprécier un tableau de Van Gogh, de Picasso, une musique de Vivaldi, une statue de Michel-Ange, une sculpture de Giacometti sans connaître la peinture, la musique, la sculpture. [...]
[...] De plus, contrairement à l'opinion qui affirme que l'on ne peut pas discuter des goûts et des couleurs ainsi que de la beauté parce qu'ils ressortent de la seule subjectivité ; le jugement de goût, bien au contraire, ouvre à la discussion. Il tentera de convaincre. Affirmer qu'une chose est belle, c'est demander l'adhésion des autres à mon jugement. Ainsi, si quelqu'un aime un film ou une musique, il n'acceptera pas qu'on dénigre ce qu'il juge être une musique ou un film de qualité. Le rapport à une œuvre d'art n'est pas encré dans un simple rapport plaisir / déplaisir. [...]
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