Il s'agit de la synthèse de la pensée de trois grands philosophes de l'antiquité concernant le domaine des arts et de la beauté.
[...] Pour lui, le Beau concerne l'art. Il s'inspire certes de Platon et son œuvre apparaît souvent comme un commentaire de ce dernier, mais en fait il synthétise la pensée grecque entière et est parfois en rupture : au contraire de ses prédécesseurs, il valorise la notion d'infini (qui pour les grecs est un manque, une imperfection). Le principe de toutes choses, qu'il appelle « l'Un », peut être dit infini car il ne saurait être tel pour telle chose au point qu'on ne saurait dire ce qu'il est. [...]
[...] Dans Le Banquet, il évoque le cheminement des âmes, de la beauté sensible au beau en soi : le désir du beau est l'énergie philosophique par excellence, la force qui seule peut amener l'âme à se détourner du sensible pour contempler l'intelligible, l'élan qui permet à l'homme d'atteindre le divin, à condition de parcourir tous les degrés de l'initiation amoureuse : le désir naturel pour un seul beau corps puis l'amour de tous les beaux corps (tenir pour une la beauté qui réside dans tous les beaux corps) la compréhension que la beauté des âmes est plus précieuse que celle du corps la beauté des actions la beauté des pensées et des connaissances la contemplation de la beauté unique et suprême de l'Idée de Bien Pour Platon, ce n'est pas une esthétique, mais une métaphysique : le plaisir du beau est l'enthousiasme qui réveille le désir de sagesse. La beauté peut servir à sauver l'âme car l'amour du Beau nous conduit à l'amour du Vrai en soi, qu'il appelle le Bien. Le mal est une erreur (nul n'est méchant volontairement) L'IMITATION ET LA CONDAMNATION PHILOSOPHIQUE DE L'ART : Platon condamne arts mimétiques en vertu de sa condamnation métaphysique des apparences, dans le cadre d'une réflexion sur la fondation d'une Cité juste. [...]
[...] Cet art trompeur consacre le pouvoir des apparences au détriment de la quête philosophique de la vérité. L'imitation produit un appauvrissement de l'Être. Il s'élève contre la tendance illusionniste, courante également chez les architectes comme ICTINOS qui créé un stylobate courbe sur le Parthénon pour corriger la déformation optique due à la perspective. Dans Le Sophiste, il distingue 2 types de mimesis : l'art de la copie qui emprunte au modèle toutes les proportions, c'est l'imitation de l'être en soi. Il le loue. [...]
[...] Il faut alors savoir si l'utilité peut être vue comme la cause de la beauté mais il existe des choses utiles pour le bien et pour le mal, qui ne peuvent donc pas être dites belles on peut penser le beau comme une finalité morale (le bien) on peut penser le beau comme l'expression d'un plaisir sensible lié à la vue et à la l'ouïe ( les sens nobles d'une contemplation à distance où il n'y a pas de contact avec la matière): cela révèle que l'idéalisme de Platon n'empêche pas la prise en compte du monde sensible. En fait le Beau relie le sensible et l'intelligible. Socrate n'apporte au final pas de réponse, il fini par « les belles choses sont difficiles ». [...]
[...] Pour ce dernier, la beauté est toujours particulière : seule une chose, dans son originalité et son unicité peut être dite belle. Pour lui, le beau est d'abord « une belle fille ». En réalité il ne fait que donner des exemples de beauté mais ne définit pas le beau. Pour lui elle ne renvoie à aucune généralité fondatrice. Les réponses qu'il fournit sont susceptibles de faire consensus mais en répond pas à la question. Son échec est une forme d'impuissance philosophique : il n'a pas su se détourner des réalités sensibles pour atteindre le beau intelligible. [...]
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