Art, enseignement, codes, langage, artiste, apprentissage
L'art et plus particulièrement le système des beaux-arts est très présent dans la vie quotidienne : le théâtre, la musique, la littérature, la peinture etc. sont désormais des activités courantes chez les hommes qui les pratiquent avant tout pour le plaisir. L'art ne répondant à aucun besoin, ni aucune nécessité possède-t-il un caractère fondamentalement inutile ? Ou au contraire l'art peut-il nous apprendre quelque chose ? S'interroger sur la possible capacité de l'art à délivrer un apprentissage à l'homme revient à se demander si l'art possède une finalité. Cela remettrait donc en cause l'idée qu'une œuvre d'art est un artefact simplement conçu pour être contemplé.
[...] Son œuvre étant praxis, c'est-à-dire possédant sa finalité en soi et l'artiste créant avant tout pour lui même, il peut laisser libre court à l'expérimentation, changer de direction avec le temps ou encore choisir d'inachever son œuvre. L'artiste n'est donc pas réellement un maître pour le spectateur mais plutôt une sorte de guide lui permettant de s'accomplir tout seul et de faire son propre travail. [...]
[...] La tragédie doit ainsi, selon Aristote, ne représenter que des situations vraisemblables dans lesquelles l'homme puisse se reconnaitre. Selon la conception antique de l'art, celui-ci, doté d'une fonction didactique doit être compréhensible et donc réalisé à partir de règles théorisées sans quoi il ne serait pas accessible à tous et donc son but ne serait pas atteint. La Poétique est un écrit tellement influent dans que les bases qu'il pose se retrouvent dans la conception classique de l'art, jusqu'à l'art moderne. [...]
[...] Ou au contraire l'art peut-il nous apprendre quelque chose ? S'interroger sur la possible capacité de l'art à délivrer un apprentissage à l'homme revient à se demander si l'art possède une finalité. Cela remettrait donc en cause l'idée qu'une œuvre d'art est un artefact simplement conçu pour être contemplé. Ce caractère passif de l'œuvre d'art cèderait ainsi la place à une fonction de transmission de savoirs à la fois théoriques et pratiques chez le public spectateur et les artistes eux-mêmes. [...]
[...] Mantegna peint donc une illustration de son époque en articulant un paysage antique à une ville renaissante et en individualisant la figure de Saint Sébastien pour insister sur son caractère humain. D'une autre façon, l'art utilisé comme apparat peut renseigner sur la situation économique du commanditaire. On peut le voir avec le palais Rucellaï à Florence, réalisé par Ghiberti, où Rucellaï se sert de l'art comme démonstration de richesse. Ainsi l'art étant pleinement intégré à la vie humaine peut être considéré comme un témoin historique même si cette finalité est indépendante de l'artiste. Concernant l'artiste, son propre art peut lui apporter des connaissances. [...]
[...] Le génie, après avoir assimilé les règles auxquelles il doit souscrire invente donc son propre langage. L'apparition de l'art moderne et celle plus récente de l'art contemporain anéantissent les règles préétablies permettant à tous de comprendre l'art. Les artistes modernes veulent s'affranchir des règles et créer un art avec un langage beaucoup moins accessible au public. Ainsi la notion de langage artistique est essentielle au sein d'une œuvre même si elle s'exprime de manière différente à travers les époques et les styles remettant en cause la conception aristotélicienne de l'art comme apprentissage. [...]
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