La théorie morale se doit d'inclure une réflexion sur la source des actions dites mauvaises dans la mesure où l'on admet qu'elles ne sont pas de simple déviations vis-à-vis des des bonnes actions. Une telle réflexion inclut une conception du mal lui-même et de son origine.
Certains moralistes se contentent d'y rencontrer une imitation erronée du bien, d'autres y découvrent une réalité spécifique, et proposent dès lors du sujet moral une compréhension plus conflictuelle, car il est partagé entre deux tentations opposées. Dans cet extrait, Aristote souligne quelle est la part de la responsabilité, de la volonté et du choix qu'elle effectue, dans la conduite pouvant être répréhensible (...)
[...] Aucune action n'est en conséquence obligatoire car l'homme n'est pas déterminé intégralement. C'est par conséquent à l'individu d'apprécier la qualité d'une conduite avant de l'adopter : une fois ce choix effectué, il est impossible de l'effacer. III- Comment alors se corriger ? Le simple fait de le souhaiter n'est pas suffisant Une fois qu'un individu est devenu injuste, on peut se sentir honteux, et éprouver alors des remords entrainant un désir de se corriger dans l'optique d'avoir une conduite juste. [...]
[...] Aristote nen est évidemment pas là, mais il souligne déjà que l'individu détient une responsabilité entière dans la détermination de sa conduite. Conclusion : A la thèse selon laquelle «nul n'est méchant volontairement», il faut répondre que c'est au contraire de son plein gré que l'ivrogne se laisse emporter par sa passion, ou bien que l'injuste a fait le choix de l'injustice. Puisqu'il fait confiance à la raison, Aristote affirme ici qu'elle se manifeste notamment par sa capacité à apprécier les actes et leurs conséquences sans être soumise aux circonstances extérieures. [...]
[...] Savoir que nous commettons des actes injustes, c'est vouloir l'être. Parce que nous agissons en sachant la qualité de ce que nous faisons, la notion de volonté intervient en amont de la conduite. En effectuant des actions révélant que je suis intempérant, je veux donc bien l'être. Inutile de faire valoir que je me suis laissé entraîné à trop boire par des circonstances : je n'ignorais pas que l'excès de boisson me plongeait dans l'intempérance, et j'avais initialement le choix entre boire ou non. [...]
[...] Chacun est responsable de son mode de vie C'est à force de vivre mal que les individus deviennent mauvais : on se relâche, à la fois dans la conduite et dans les valeurs auxquelles on obéit : menant une existence relâchée» on devient injuste voire intempérant par suite de l'excès de boisson alcoolisée ou d'une pratique régulière de l'injustice. Que ce soit pour la conduite comme pour le corps L'exemple des athlètes prouve que l'entrainement les forme. C'est par une pratique régulière qu'ils acquièrent leurs capacités. [...]
[...] Ne vouloir reconnaître que le premier cas serait faire preuve «étroitesse» d'esprit , ou autrement dit de mauvaise foi. Il nous reste alors à savoir si prendre l'habitude aux mauvaises actions résulte de circonstances extérieurs, ou de la responsabilité de l'individu. II- Le mal est fait de manière volontaire L'ignorance n'est qu'un prétexte abusif Pour Socrate : nul n'est mauvais. La personne faisant du mal ignore les conséquences néfastes de ses propres actes. Pour Aristote : il s'interroge ; de qu'elle ignorance s'agit-il ? [...]
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