"L'homme est la mesure de toute chose" reflète toute la pensée sophiste d'avant Platon et en particulier celle de Protagoras, auteur de l'ouvrage Aléthéia. Derrière cette phrase du célèbre sophiste, on comprend la dimension relativiste, l'idée que chacun, voit, juge le monde à sa manière, rejetant ainsi le concept de morale ou de raison universelle. Mis en relation avec la notion de Cité, cette vision apporte un questionnement fondamental. Plusieurs débats s'ouvrent ainsi à nous. L'opposition un/multiple, individu/société conduit à réfléchir sur le fondement même de l'organisation humaine, ouvrant ainsi l'opposition entre essentialisme et relativisme. Mais le terme d'individu est aussi bien antagoniste de l'universalité que de la collectivité et de l'unité. C'est donc à partir d'une interrogation à plusieurs facettes que je vais tâcher de montrer que l'organisation de la Cité repose sur une initiative humaine et non sur une quelconque essence. Les hommes façonnent la Cité : elle ne s'impose pas à eux (...)
[...] En politique, l'homme s'accomplit en vivant dans le bonheur, d'où la nécessité de partir de ses désirs au lieu de lui imposer une politique au sommet. Ainsi Aristote refuse la thèse de certains sophistes qui voit la cité comme un pis-aller, simple garantie de survie individuelle. L'idéal de référence est donc l'unité politico-culturelle que représente la Cité, seul possibilité de réalisation de l'homme par l'échange avec les autres. Aristote opère à un progrès par rapport à l'absolu platonicien, il accepte la diversité mais place toujours la Cité comme nature humaine. [...]
[...] C'est sur cette base transcendantale que Platon s'efforce d'expliquer la Cité. En effet, pour lui, la réforme politique passe par la connaissance de la réalité, de la nature véritable des choses, c'est à dire non de leur apparence sensible mais de leur essence. Ainsi, il entreprend de définir la Cité idéale réalisant l'image du Bien absolu et ainsi façonner la Cité terrestre comme le reflet de l'ordre qui règne dans les Idées. Mais la Cité est surtout un modèle pédagogique servant à une définition méthodique de la justice. [...]
[...] On ne maintiendra pas par les mêmes lois l'unité de la communauté dans tous les cas : ce sont les conditions socio-économiques (pour employer un langage moderne) qui fixent le cadre de l'action politique. Mais pour Aristote, la Cité est naturelle car "l'homme est un animal politique". La Cité joue donc le rôle de nature chez l'homme, à la fois comme limite et comme but. Elle est nécessaire, tel l'anatomie, elle unit les éléments sociaux comme le corps unit les organes. Sans Cité, il n'existe pas de vie pour un homme complet et achevé, elle s'impose comme commencement et fin de toute activité. [...]
[...] Si l'homme est la mesure de toute chose, qu'en est-il de la Cité ? "L'homme est la mesure de toute chose" reflète toute la pensée sophiste d'avant Platon et en particulier celle de Protagoras, auteur de l'ouvrage Aléthéia. Derrière cette phrase du célèbre sophiste, on comprend la dimension relativiste, l'idée que chacun, voit, juge le monde à sa manière, rejetant ainsi le concept de morale ou de raison universelle. Mis en relation avec la notion de Cité, cette vision apporte un questionnement fondamental. [...]
[...] Pour lui, l'intelligible n'est autre que la structure de notre discours sur l'expérience, à condition d'ajouter que ce dernier ne naît pas de l'expérience puisqu'il rend seul possible son organisation. Ainsi il reproche à Platon de réduire le réel aux Idées et d'avoir une vision trop planifiée de la Cité. Pour lui, le réel est l'acte et pas simplement l'Idée. Aristote devient ainsi attentif aux données de l'expérience et aux conditions de son organisation Il pose comme relative l'aptitude à commander, Qui relève, selon lui, de différentes qualités selon la communauté. [...]
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