Argent, acheter, consommer, société capitaliste, pouvoir d'achat, devise monétaire, morale, passe-droit, marchandisation, forfaitisation, matérialisme, prix, gratuité, paradoxe d'Easterlin, financiarisation, valeur symbolique
Dans les sociétés capitalistes actuelles, rien n'échappe plus à la logique économique : la mesure de notre liberté s'estime sur celle de notre « pouvoir d'achat ». La seule et simple devise qui semble nous gouverner est la devise monétaire, et non la devise morale. Car l'argent a pu devenir un passe-droit : bien plus que permettre l'achat de biens de consommation, l'argent permet également d'acheter la faveur d'un juge, la complicité d'un arbitre dans ce que l'on appelle la corruption. On peut acheter un enfant en payant des donneurs et une mère porteuse, on peut acheter une planète, on peut acheter la beauté (via la chirurgie esthétique). A priori, on pourrait donc tout acheter.
[...] L'argent permet-il de combler tous nos désirs de possession ? « Tout s'achète-t-il ? » Dans les sociétés capitalistes actuelles, rien n'échappe plus à la logique économique : la mesure de notre liberté s'estime sur celle de notre « pouvoir d'achat ». La seule et simple devise qui semble nous gouverner est la devise monétaire, et non la devise morale. Car l'argent a pu devenir un passe-droit : bien plus que permettre l'achat de biens de consommation, l'argent permet également d'acheter la faveur d'un juge, la complicité d'un arbitre dans ce que l'on appelle la corruption. [...]
[...] De même, l'honneur ne s'achète pas, mais s'acquiert L'ensemble de nos désirs ne s'achètent pas. Comme le dit un proverbe « L'argent peut acheter une maison, mais pas un foyer. Il peut acheter le lit, mais pas le sommeil. Il peut acheter une horloge, mais pas le temps. Il peut acheter un livre, mais pas la connaissance. Il peut acheter une position, mais pas le respect. Il peut acheter du sexe, mais pas l'amour ». Pourquoi ? Parce que tout n'a pas qu'une valeur strictement monétaire. [...]
[...] Il y a la valeur sentimentale, morale qui elle, n'a pas de prix. Une amitié, ne s'achète pas, le pardon non plus : ainsi « se racheter auprès de quelqu'un » peut être perçu comme un abus de langage. Ainsi, un chèque de quelques milliers d'euros ne pourra jamais remplacer la vie d'un proche disparu, combler les déficiences d'un handicap qu'une victime portera à vie. On tente d'estimer la valeur du traumatisme que l'on renverse en argent, mais qui n'est donc qu'une valeur symbolique parce qu'indéterminable rationnellement et dérisoire face au préjudice moral qu'il est censé combler. [...]
[...] » Tout ce qui nous est présenté comme gratuit n'est-il pas en réalité payant ? C'est tout ce que s'est évertué à dire l'économiste Milton Friedman à travers l'expression “There is no free lunch”. Elle a pour origine le repas qu'au 19ème siècle les patrons de bars américains offraient à leurs clients venus consommer de la bière ou des alcools. C'était une incitation à rester et à consommer plus. En terme micro- économique, ce repas “offert” est un investissement à rentabilité immédiate : on le paie donc. La gratuité n'est qu'un leurre. [...]
[...] Mais « l'argent ne fait pas tout » Dans ce « tout » dont on se demande si l'on peut l'acheter, on peut y faire figurer nos désirs de gloire, d'amour « L'argent ne fait pas le bonheur » nous rappelle le fameux adage. Car il existe une décorrélation entre une augmentation du pouvoir d'achat et le niveau de satisfaction déclaré, indique la théorie du paradoxe d'Easterlin. On finit par atteindre un plafond où une augmentation de ce pouvoir d'achat, c'est-à-dire de notre capacité à réaliser plus de nos désirs, n'entraîne aucune augmentation de satisfaction. [...]
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