Ainsi, elle nous présente tout d'abord sa thèse, selon laquelle aucun être sensible ne peut exister sans les autres. Elle évoque ensuite la réciprocité de la perception entre les êtres sensibles, avant d'en venir finalement au fait que notre perception de nous-mêmes ne suffit pas à prouver notre existence car, selon elle, tout être sensible est adapté, par la connaissance innée de la corrélation entre Etre et Paraître, à l'existence sur terre à travers ce principe de réciprocité (...)
[...] En effet, d'après Hannah Arendt, toute chose qui existe, paraît, et de ce fait doit nécessairement être perçue par autrui. Or, puisque, selon ce principe, l'être dépend des autres par le biais de l'apparence, il ne peut exister sans eux, il ne peut exister au singulier A travers la rectification qu'elle opère par l'adverbe mais révélateur d'une certaine forme d'insistance, c'est d'ailleurs l'idée qu'elle renforce. Finalement, l'auteur formule sa pensée de façon plus générale, plus universelle, par le biais de la phrase La pluralité est la loi de la terre qui résume pleinement et parfaitement sa théorie. [...]
[...] Or, dans la perspective de cette connaissance se profile une volonté de se reconnaître soi-même. C'est notamment lorsqu'il se retrouve confronté à son environnement et à autrui qu'intervient chez le sujet la question de savoir s'il se suffit à lui-même, ou autrement dit, si la pluralité est nécessaire à l'existence et à la reconnaissance de cette existence de soi. C'est à cette question que répond Hannah Arendt, de façon relativement catégorique, dans cet extrait de La Vie de l'esprit. En effet, elle considère que l'existence de chacun n'est assurée que par la perception qu'autrui à de nous, et établit ainsi une corrélation entre l'Etre et le Paraître Ainsi, elle nous présente tout d'abord sa thèse, selon laquelle aucun être sensible ne peut exister sans les autres. [...]
[...] Tout sujet est donc objet, et sa réalité en tant que tel se trouve garantie par ce que les autres en perçoivent. Or, en raison du lien étroit qui unit, chez les êtres sensibles, la qualité d'objet et celle du sujet, le fait qu'autrui garantisse sa réalité objective tend à assurer également sa réalité subjective. Ainsi, la réalité de chacun n'est que le fait d'une réciprocité entre l'Etre et le Paraître, jointe à la double qualité du sujet et d'objet particulière à chaque être vivant. [...]
[...] COMMENTAIRE DU TEXTE Etant donné que chaque être doté de sens se trouve nécessairement confronté à son environnement et donc, par là même, à d'autres êtres sensibles, le problème de savoir si l'être se suffit à lui-même ou dépend, au contraire, des autres se pose inévitablement. Face à cette question, Hannah Arendt a développé une théorie : l'être sensible ne peut exister sans les autres. Dès le début du texte, l'auteur établit une connexion implicite entre les apparences et la notion d'existence. [...]
[...] La pluralité est la loi de la terre. Puisque les êtres doués de sensibilité hommes et animaux à qui les choses apparaissent et qui, en tant que récepteurs se portent garants de leur réalité sont eux aussi des apparences, destinées et aptes à êtres vues, entendre et être entendues, toucher et être touchées, ce ne sont jamais de simples objets et on ne saurait les concevoir comme tels ; ils n'ont pas moins la qualité d'objet qu'une pierre ou un pont. [...]
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