Dans ce texte, elle se demande si l'automatisation du travail peut réellement libérer l'homme de ce fardeau. La réponse qu'apporte ce texte à cette question problématique se découpe en deux parties : à première vue, l'automatisation du travail libèrerait l'homme de la pénibilité de celui-ci, mais ainsi libéré de l'asservissement à la nécessite, l'homme ne serait-il pas privé de la seule activité qui lui reste ? (...)
[...] Toutes ces besognes sont contraignantes puisque l'homme doit œuvrer en personne pour combler les besoins que la nature elle-même ne permet pas de combler. L'automatisation du travail, notamment par l'emploi de machines, permet à l'homme de ne plus avoir à accomplir ces tâches, puisque les machines deviendront l'instrument que l'homme était dans la réalisation de ces travaux. C'est ce qu'Hannah Arendt veut dire ici, lorsqu'elle nous dit que l'automatisation [ ] libèrera l'humanité du [ ] fardeau du travail Fardeau qui, par référence à l'exemple de la Bible, constitue un aspect fondamental de la condition humaine, puisqu'il constitue une condition nécessaire à la survie de l'espèce. [...]
[...] On ne peut donc objectivement pas dire que les prévisions d'Hannah Arendt ne se sont pas réalisées, bien au contraire, elles semblent plus que réalistes et concrètes. Nous sommes donc en présence d'un texte d'une actualité troublante, dans lequel Hannah Arendt nous explique et prouve que même si l'automatisation du travail pourrait sembler être une bénédiction, cette illusion est tout à fait évanescente du moins tant que les hommes ne reviendront pas à la définition hégélienne du travail. L'évolution des sociétés depuis l'écriture de ce texte ainsi que la situation actuelle, notamment en France, de la société à cause de l'automatisation du travail rendent les propos d'Hannah Arendt irréfutables. [...]
[...] Cela s'oppose à l' œuvre qu'évoque Arendt dans la phrase suivante, cette finalité de l'ouvrage, qui contrairement au travail est destiné à rester une fois celui-ci terminé et c'est cela qui explique la valorisation de l'œuvre mise en place par Arendt, bien que celle-ci soit devenu minoritaire puisque ce sont juste quelques solitaires qui considèrent ce qu'il font comme tel, et sont donc rares les individus qui considèrent leur travail encore comme une œuvre plutôt que comme un moyen de gagner leur vie. C'est en percevant le travail seulement comme un moyen de gagner sa vie que l'homme le détourne de sa définition hégélienne qui montre que le but de celui-ci doit être moins le biais par lequel l'homme produit de quoi vivre que le moyen de réaliser l'affirmation, la compréhension et l'enrichissement de soi. Tant que les hommes ne reviendront pas à cette définition du travail, qui le rendrait donc réalisable hors du cadre actuel de travail (usine, entreprise etc. [...]
[...] II) Libéré de l'asservissement à la nécessité, l'homme serait privé de la seule activité qui lui reste La libération du travail ne pourrait en être une qu'à condition que le temps que permet de gagner celle-ci puisse être employé à d'autres activités. Or c'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail Une société de travailleurs c'est-à-dire que la société dans sa globalité se confond avec la seule société des travailleurs, ce qui équivaut à une société du travail, dont le travail est le maître, fait office de code universel, et est en quelque sorte l'autorité absolue de la société. [...]
[...] De par cette dénonciation de l'instrumentalisation de l'homme par le travail, Arendt rejoint ici l'idée de Marx qui veut que le travail soit aliénant pour l'homme, dans le sens où l'homme de vit plus en travaillant, mais travaille pour vivre. C'est de ce point de vue que l'on peut dire que dans cette société qui est égalitaire car tout le monde est sur un pied d'égalité face à l'obligation de subvenir à ses propres besoins, il ne reste plus de classe [ ] qui puisse provoquer une restauration des autres facultés de l'homme La société de travailleurs veut que tous, les uns comme les autres et les uns pour les autres se consacrent, ensemble, à leur subsistance. [...]
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