Analyse méthodique niveau Bac du sujet donnant lieu à un plan détaillé et à la rédaction d'une dissertation organisée de telle sorte à ce que les éléments de méthode apparaissent : L'exercice de la liberté requiert-il un apprentissage ?
[...] Il s'agirait de se libérer de certains préjugés, de certaines habitudes ou passions qui m'aliènent sans que je m'en rende compte. Ma liberté se découvre alors sous un autre jour : comme ce que je gagne à bien exercer mon libre-arbitre. Pourquoi, cependant, faudrait-il que je me hisse hors de cette routine, que je remette en cause les préjugés à partir desquels je règle habituellement ma conduite, donne un sens à mon existence ? En quoi cela peut-il être requis ? [...]
[...] Toute la question est alors de savoir pourquoi je devrais ainsi m'obliger à être libre. Il en va, en fait, de ma dignité d'homme, c'est-à-dire de ma dimension morale : l'homme n'a de dimension morale qu'à partir du moment où il est libre, c'est-à-dire capable de se donner à lui-même la règle de son action (chose dont il est capable en tant qu'être de raison). Deux arguments permettent de fonder ce pont de vue. Premièrement, agir librement c'est agir selon sa raison. [...]
[...] Or, si l'un d'entre nous refuse de prendre le chemin de la liberté, de son apprentissage, alors autrui le rappellera à son devoir ? En effet, l'autre homme, c'est celui qui nous rappelle à notre liberté et à son pendant : notre responsabilité. Autrui me renvoie face à ma responsabilité (et face au devoir que j'ai d'apprendre pour être libre) : d'abord à travers les institutions politiques, qui ne sont pas des limites à ma liberté (ou alors pour cette illusion de liberté dont nous parlions au début de notre travail), mais ce qui me rappelle à elle ; ensuite, à travers le regard qu'autrui porte sur moi, et dans lequel transparaît son jugement. [...]
[...] Or, l'exercice de la liberté impose d'abord d'apprendre à se libérer de ce système (moment de la révolte, moment de pure négation). Et ensuite la volonté se forme et s'informe, apprend à délibérer en raison, devient maîtresse des raisons pour lesquelles elle choisit (passage de la négation pure à la transformation de soi. On retrouve ici le schéma dialectique hégélien). Et chacun doit se libérer de ses préjugés. C'est pour lui un impératif moral. En effet, en apprenant à agir librement (c'est-à-dire de façon raisonnable et responsable) et à se construire soi-même, nous agissons en vue de satisfaire la seule valeur qui, au final, donne un sens à notre existence : la valeur que représente l'existence humaine elle-même. [...]
[...] Or, ce premier apprentissage est difficile. En effet, on ne se libère pas aisément de ses préjugés, d'autant qu'ils avancent masqués et que, force est de le reconnaître, ils nous facilitent la vie au quotidien. Le préjugé, l'envie, notre spontanéité en général sont le produit du besoin que nous avons de nous adapter à notre environnement. Nous les partageons avec les autres ; ils sont des moyens de nous faire reconnaître par eux, de vivre avec eux. Les remettre en cause, c'est se sortir d'un certain confort, risquer de déranger. [...]
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