Vide, ville, différents vides, vides construits, fonctionnement de la ville
« Les trente rayons convergent vers le moyeu : il faut du vide pour que la roue puisse tourner. On monte l'argile pour façonner les vases, il faut du vide pour qu'ils puissent contenir. On perce portes et fenêtres dans les maisons, il faut du vide pour qu'elles puissent abriter. La matière est utile mais c'est de son absence que naît le fonctionnement des choses ». Le livre de la Voie, Lao Tseu
Le vide est essentiel à une ville pour connecter tous les éléments construits qui la composent. En effet si l'on définit les rues, les boulevards, les chemins, comme un vide aménagé, celui-ci permet de connecter les éléments construits entre eux. C'est un connecteur indispensable à la ville. Sans lui, elle ne pourrait pas fonctionner.
[...] Le vide apporte également à la ville une réorganisation de ces structures qui parfois a pour conséquence un abandon de la ville encore plus important, telle que le Renaissance Center à Détroit qui au lieu de faire venir des compagnies extérieures à la ville a attiré des compagnies locales et vider le vieux centre-ville. C'est une véritable ville dans la ville. Elle n'y est pas du tout connectée et apparaît comme une forteresse. Le vide fait naître un nouveau mode de vie pour les gens restants. [...]
[...] C'est le vestige d'une époque prestigieuse. Il fascine également par son aspect apocalyptique et devient presque un défi pour les habitants. Défi dans le sens de rite initiatique pour les jeunes par exemple. Il fascine et appelle à la découverte de ses profondeurs obscures. Mais défi aussi, dans le sens où il paraît nécessaire de lui trouver un nouvel avenir, passant par sa requalification, sa destruction ou son ré-aménagement. Les vides amènent tous à leur façon un autre rythme de vie, d'urbanité dans la ville, mais également une respiration, une pause urbaine quelles qu'elles soient. [...]
[...] En effet dans ces vides-là, le rythme est différent de celui de la ville. D'une part parce que la nature impose son propre rythme, celui des saisons, on n'en fera pas la même chose selon le moment de l'année où on l'occupe (en été, on va volontiers mettre les pieds dans l'eau et prendre le soleil sur les pelouses aménagées d'un parc alors que l'hiver on ira plutôt pour prendre l'air, se promener et couper de l'ambiance urbaine de la ville). [...]
[...] Chaque vide, développé précédemment, apporte une richesse nouvelle à la ville dans laquelle il prend place. On en retiendra une phrase de Détroit, ville sauvage : On commence à mourir dès la naissance, tout est une question de temps. Tout est susceptible de changer, le vide également. C'est peut être la plus riche des matières d'une ville car il fait naître tant de sentiments opposés, tels que l'espoir, l'abandon, le plaisir Les vides, quels qu'il soient, donnent une âme à la ville. [...]
[...] Un réseau d'entraide peut voir le jour. On peut vivre avec presque rien, ce n'est plus une question d'argent et de possession. Nous ne sommes plus dans une vie matérialiste. La métaphore du roi et des paysans est très juste. Le roi est mort (les industries les paysans vont s'emparer du château, ils doivent apprendre à se débrouiller seuls. Cela prend du temps. Après le chaos, le crime, la drogue et l'effondrement de la communauté qu'est ce qui émerge ? [...]
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