Le dialogue interreligieux est une recherche de contacts entre croyants de différentes obédiences religieuses pour provoquer un échange constructif et ce dans le but de faire évoluer une connaissance mutuelle et ainsi aspirer à une justice et une paix commune. S'interroger sur la compatibilité d'une appartenance confessionnelle ou d'une conviction spirituelle dans le cadre de dialogue interreligieux nécessite tout d'abord de poser des bases, de délimiter le terrain d'étude et ce par quelques définitions
La première grande rencontre interreligieuse regroupant différentes religions s'est effectuée à Chicago en 1893 sous l'égide du Parlement mondial des religions. En 1970 trois rencontres au Liban, en Suisse et au Japon témoignent de l'importance au niveau mondial du dialogue interreligieux. Depuis les rencontres se multiplient et s'institutionnalisent comme le montre la création du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, les commissions interreligieuses du Conseil œcuménique des Eglises, le comité international juif pour les rencontres interreligieuses, le comité consultatif des religions ou la Conférence mondiale des religions pour la paix.
« L'appartenance confessionnelle et la conviction spirituelle sont-elles compatibles avec le dialogue interreligieux ?». Cette question nous permet de nous interroger sur la compatibilité pour un individu du fait de croire, d'être sur de sa foi et dans un même temps de respecter celle de l'Autre.
Pour tenter d'y répondre nous verrons dans une première partie en quoi le dialogue interreligieux est compatible avec l'appartenance confessionnelle et la conviction religieuse. Pour ce faire nous verrons en quoi le dialogue interreligieux est nécessaire à l'expression de la foi (A). Puis nous verrons (B) que l'appartenance confessionnelle et la conviction spirituelle à travers le dialogue interreligieux permet à l'individu de se situer par rapport à la société qui l'entoure, une société qui a besoin de dialoguer de manière interreligieuse mais aussi laïque, pour exister et pour régler les problèmes qui l'affecte.
[...] Elle comporterait un apprentissage de l'écoute empathique, une prise de conscience et une acceptation de ses réactions et de celles de l'offensé. L'acte de croire est l'acte par lequel un être humain constitue sa propre subjectivité par la reconnaissance d'une altérité Raymond Lemieux[3]. Dialoguer avec l'Autre nécessite de se connaître soit même, d'être sur de ce que l'on est. Il y a dualité lorsque l'on rencontre l'Autre, il faut assumer ce que l'on est, savoir ce que l'on est, sinon on risque de devenir l'Autre ou de le nier. [...]
[...] Le croyant doit, à travers sa conviction spirituelle, s'assurer de ce qu'il est pour pouvoir accepter l'Autre. C'est un processus complexe dans lequel l'individu doit dépasser ses propres peurs, son propre inconnu psychique et s'exposer ainsi le plus objectivement possible à la foi de l'Autre. Bibliographie - Dieu rêve d'unité : Quarante ans de dialogue interreligieux de Michael-L Fitzgerald et Annie Laurent, édition Bayard Centurion, avril 2005. - Dieu et la révolution du dialogue de Jean Mouttapa, Edition Albin Michel - juifs et chrétiens, le nouveau dialogue de Geneviève Comeau, Editions De L'atelier, février 2001 - Islam, Israël et l'Eglise de Marcel Rebiai, Editions Première Partie juillet 2007. [...]
[...] Ainsi les frontières ne sont plus une excuse pour ne pas connaître l'Autre et ainsi repousser le dialogue interreligieux. Sécularisation et nouvelles formes de croire Le phénomène de sécularisation ne doit plus être vu comme un phénomène de déclin ou de disparition du religieux mais dans le sens de transformations, de recompositions du croire et ce à travers ce qu'on nomme souvent aujourd'hui le retour du religieux Par sécularisation il faut donc comprendre une mutation socioculturelle globale se traduisant par un amenuisement du rôle institutionnel et culturel de la religion. [...]
[...] Et pourtant, le culte de l'Etre Suprême de la période révolutionnaire n'était pas dénué de sens religieux. Encore aujourd'hui, la Constitution de la Vème République, dans son préambule, avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, garde cette marque du religieux. La République est pourtant qualifiée, instaurée comme indivisible, laïque, démocratique et sociale La pyramide des normes d'Hans Kelsen renvoie par sa structure pyramidale au droit religieux. Du coup le droit sacré est-il du droit pur ou du droit issu du droit religieux ? [...]
[...] Il faut donc pour un croyant aller vers l'Autre, qu'il soit croyant ou non, lui parler de sa propre appartenance confessionnelle, de sa propre conviction personnelle et ainsi faire perdurer le dialogue religieux. Le croire au sein du processus de mondialisation Au sein de la société actuelle, les conflits s'étendent et se complexifient, se généralisent et prennent en compte des populations civiles qui souvent n'ont rien à voir avec les protagonistes du conflit. Depuis le tragique 11 septembre, une psychose de l'islam s'est développée. [...]
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