Le terme d'apparence renvoie à l'aspect sensible d'un objet, à ce que l'on peut saisir par les sens, ce qui est saisissable par la perception sensible. De plus, apprendre correspond au fait d'acquérir une connaissance, un savoir. Or, cette acquisition suppose une certitude à propos de ce savoir, et seul le raisonnement rationnel semble pouvoir mener à des certitudes, contrairement à la perception sensible, puisque le sensible semble être continuellement en devenir, en changement, ce qui va à l'encontre du principe de non-contradiction qui permet d'établir qu'un objet est pensable rationnellement.
[...] De plus, dans les sciences expérimentales, il est aisé d'arriver à la conclusion que le rôle de l'expérience n'est que faible, donc que la connaissance issue du sensible n'est que secondaire. En effet, l'expérience n'apporte pas de nouvelles données, mais n'est là que pour appuyer celles précédemment établies par les scientifiques. En effet, en émettant leurs théories à propos des causes d'un phénomène, les scientifiques prévoient le résultat que va donner l'expérience, et ce, grâce à divers calculs. Le rôle de l'expérience est donc grandement minimisé. Cette vision des choses rejoint ce que pensent les rationalistes. La connaissance du sensible n'est donc ici que très secondaire. [...]
[...] Cependant, cette connaissance issue u sensible, bien qu'existante, est imparfaite et incomplète par rapport à la connaissance intelligible, mais la connaissance purement rationnelle semble, elle aussi, être imparfaite. Ainsi, c'est par une rencontre entre ces deux types de connaissance au sein de l'homme qu'une connaissance universelle semble atteignable ; c'est l'adéquation entre une connaissance rationnelle et une connaissance issue du monde sensible qui semblerait ouvrir la porte à une connaissance plus universelle. Cependant, dans quelle mesure pouvons-nous dire que la connaissance, universelle et objective existe ? Et par là-même, dans quelle mesure pouvons-nous affirmer qu'une vérité, sur laquelle se fonderait cette connaissance, existe ? [...]
[...] C'est par des observations répétées que nous allons pouvoir établir une connaissance à propos de quelque chose. Ainsi, l'observation du mode de vie de certaines espèces, animales ou végétales, permettra peut-être au scientifique d'établir une connaissance universelle à propos de cette espèce. Entre autres, c'est grâce à ces observation ainsi qu'à une excellente connaissance du monde sensible que les premiers philosophes ont pu établir la première question philosophique, le premier étonnement devant la nature : Pourquoi y a-t-il quelque chose et non pas rien alors que le monde est en constant devenir ? [...]
[...] Enfin, un dernier rapport à la réalité permet de confirmer ou de réfuter notre jugement. Cette distinction, Berkeley l'utilise en appelant intellect passif ce qui correspondrait à la perception directe, et intellect actif ce qui correspondrait à l'utilisation de la rationalité. Par exemple, l'intellect passif saisirait le bruit de gouttes d'eau sur une vitre, l'intellect actif en déduirait qu'il pleut et un rapport à la réalité viendrait soit confirmer le jugement, soit le réfuter, et le processus recommencerait donc. Enfin, cette cohabitation entre le sensible et le rationnel se retrouve aussi dans la méthode scientifique des sciences modernes. [...]
[...] Cependant, une foi plongé dans l'eau, notre œil le perçoit comme étant courbé, et ce n'est pas pour autant qu'il l'est. En effet, mettre un objet dans l'eau le déforme dans notre œil car les indices de réfraction de l'air et de l'eau sont différents, ce qui fausse la connaissance qu'on en a. Cela montre une fois de plus, que la connaissance issue du monde sensible n'est pas parfaite. Ainsi, la connaissance issue du monde sensible est une connaissance très imparfaite et qui peut sembler secondaire. Mais la connaissance rationnelle n'est-elle pas elle-même imparfaite ? [...]
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