Quête des vertus et antiféminisme dans Par delà le Bien et le Mal.
Nous avons appris à aimer nos ennemis, à mépriser parfois ce que nous aimons. Face aux esprits bornés, à leurs condamnations morales fondées sur l'égalité de tous devant Dieu, Nietzsche salue la haute intellectualité, produit ultime des qualités morales, chargée de maintenir la hiérarchie dans le monde. Il s'insurge contre l'homme « désintéressé », qui en réalité pratique des actes intéressés. Il s'oppose aux morales altruistes « Il faut avant tout forcer les morales à respecter la hiérarchie » et dénigre le sens historique, sens roturier issu de la demi barbarie produite par le mélange des classes. Il combat les systèmes (hédonisme, pessimisme, utilitarisme, eudémonisme), qui mesurent la valeur des choses d'après le plaisir ou la douleur et veulent abolir la souffrance: car c'est par la discipline de la souffrance que l'homme se grandit. Nietzsche se gausse de l'utilitarisme sans imagination des Anglais. Il magnifie la cruauté, jouissance de souffrir soi-même.
[...] Il y a des morales de maîtres et des morales d'esclaves L'aristocrate, loin de chercher l'approbation, détermine lui-même la valeur des hommes et des choses; sa morale glorifie la puissance et la nature et repose sur l'antithèse Bon Mauvais Bon est le noble, et mauvais renvoie à ce qui est inférieur. L'homme noble est dur pour lui-même comme pour les autres et méprise la faiblesse et la lâcheté. L'aristocrate crée les valeurs. La morale des esclaves repose sur l'opposition Bon Méchant L'homme fort et puissant le bon de la morale du maître devient le méchant la morale d'esclave. Méchant »désigne le noble. «Est appelé méchant ce qui est puissant Ici, la pitié et la faiblesse dominent, et non pas la puissance et la création. [...]
[...] Et donc ce qu'il faut ici retenir, c'est l'articulation très étroite qu'établit Nietzsche entre rupture philosophique (de la philosophie dogmatique à la philosophie nouvelle) et rupture politico-culturelle (de la démocratie moderne à l'aristocratie future). Nietzsche voit naître une humanité dont le trait essentiel est la faculté d'adaptation. La démocratisation va produire à la fois un type d'homme préparé à l'esclavage et, dans quelques cas rares et exceptionnels, un modèle d'homme fort, qui ne pourra que devenir de plus en plus fort: la démocratie concourt involontairement à former des tyrans. [...]
[...] Les dénigrements pleuvent : elle est étrangère à la vérité, etc. Il souligne l'abîme qui sépare l'homme et la femme: ils ne peuvent avoir des droits égaux, une éducation identique . L'homme doit se conduire en Oriental, et considérer la femme comme une propriété à mettre sous clef . La démocratie mène à un respect excessif de la femme, qui aspire à l'indépendance économique. Selon Nietzsche, la femme dégénère. Nietzsche écrit à propos de la femme "Elle ne cherche pas la vérité : que lui importe la vérité ! [...]
[...] La morale créatrice ou l'immoralisme de Nietzsche face à la morale comme histoire naturelle Tout d'abord, les morales sont une étude des signes des passions des philosophes. Elles représentent une obéissance à des lois arbitraires forgeant ce qu'il y a de grand dans l'homme: "Tu obéiras, peu importe à qui, et longtemps, sinon tu périras et tu perdras jusqu'au dernier vestige de l'estime de toi-même". Tel me semble être l'impératif moral de la nature [destiné] avant tout à l'animal humain tout entier, à l'espèce humaine Nietzsche qualifie de plébéien le célèbre précepte socratique: nul n'est méchant volontairement. [...]
[...] Ainsi se dégage, dans Par-delà le Bien et le Mal, un type aristocratique et positif. Quant au monde contemporain, il désigne le règne des médiocres et des débiles avec une démocratisation universelle de la pensée et de la vie, un égalitarisme oublieux de la force créatrice de la volonté de puissance. Ce livre révolutionne la philosophie mondiale vers la fin du XIXe s. Dans cet ouvrage, Nietzsche critique violemment les différents pouvoirs étatiques et religieux qui emprisonnent la raison humaine et maintiennent l'Homme dans un état d'esclavage. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture