Cannibalisme, anthropophagie, société occidentale, valeurs universelles, morale, normes, crime, article 222 du Code pénal, action citoyenne, éducation, principe d'égale dignité, Kant, vie en communauté, facteur émotionnel, mythologie grecque, pratique banalisée, Montaigne, vengeance, nécessité, situation extrême, instinct de survie, pathologies psychiatriques, légitimité, relativisme culturel
On pourrait penser que l'anthropophagie n'est pas envisageable, au regard des normes et valeurs de notre société occidentale. Cependant, les normes et les valeurs sont-elles universelles ? Sont-elles les seules à dicter notre comportement ? On pourrait alors envisager qu'il est possible de « manger son voisin » si on fait preuve de relativisme et si la moralité de cette action dépend de sa motivation et de ses conséquences. Mais une société où la pratique du cannibalisme serait banalisée est-elle viable ? Comment avoir la certitude que notre voisin ne veut pas nous manger ?
[...] Ainsi le cannibalisme n'est pas tolérable. Il ne peut pas ne pas en être autrement pour maintenir la vie au sein d'une société. Enfin, l'idée de « manger son voisin » sous-entend l'idée de manger une personne proche, que l'on connaît. Ce lien affectif ou social est à prendre en considération, car il constitue une barrière qui pourrait nous empêcher de passer à l'action. Le facteur émotionnel est prépondérant, c'est ce qui va expliquer également que nous sommes capables de manger un animal, mais pas un animal domestique pour lequel nous avons développé de l'affection. [...]
[...] Entre traditions et situations exceptionnelles Dans un second temps, nous allons discuter de la possibilité de « Manger son voisin ». Nous aborderons les motivations d'une telle pratique, qu'elles relèvent de la culture, de la nécessité ou de facteurs psychologiques. On peut affirmer que toutes les sociétés n'ont pas les mêmes codes et que dans certaines d'entre elles le cannibalisme est une pratique banalisée. Par exemple, lorsque les Européens chrétiens arrivent sur le continent américain et qu'ils prennent contact avec les autochtones, ils sont outrés de découvrir que ces individus mangent leurs semblables. [...]
[...] En conclusion, notre raisonnement a questionné la pratique du cannibalisme chez l'être humain. Cette pratique semble tout d'abord impossible si on se réfère aux codes et à la morale de notre société occidentale, mais aussi aux sentiments que ressent tout être humain. Or faire preuve de relativisme culturel permet de rendre cet acte acceptable. De plus, prendre en considération son caractère utile lorsqu'il s'agit d'un cannibalisme de survie rend alors cette action compréhensible. Au total l'acte de « Manger son voisin » est complexe, car il implique de la répulsion, de la transgression, mais aussi une certaine curiosité liée à une fascination des civilisés pour les pratiques primitives. [...]
[...] Les normes de notre société établissent de ne pas manger notre voisin. Cela nous est imposé par la loi: le cannibalisme est un crime puni par l'article 222 du Code pénal qui condamne cette action par une réclusion criminelle allant de 15 à 30 ans. On peut donc considérer que le fait de ne pas pratiquer l'anthropophagie est une action citoyenne, et que l'Homme ne le fait pas pour éviter la sanction pénale. Il est donc possible d'envisager la pratique du cannibalisme dans une société où la loi ne l'interdit pas. [...]
[...] Que faire s'il s'agit de choisir entre mourir de faim et manger son voisin ? En 1972, suite au crash d'un avion dans la cordillère des Andes, les rescapés n'avaient d'autre choix pour survivre que de se nourrir de la chair des passagers décédés. En dépassant le tabou du cannibalisme, la majorité d'entre eux survécut. Ainsi cette action a priori inconcevable avait une utilité pour la survie de tous. Comme le défend Mill, le caractère « utile » d'une action la rend morale, c'est « le critère absolu dans toutes les questions d'éthique ». [...]
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