Dans les grottes de Lascaux, les figures animales dominent, et quand l'homme accepte de se représenter, il se travestit en bête, tout honteux de se différencier de cette beauté, de cette force, de cette sagesse animale qui l'entoure. Quelques siècles plus tard, un certain nombre d'Etats de la nation réputée la plus civilisée du monde, continuent à interdire dans leurs universités l'enseignement des thèses de Darwin sur l'évolution des espèces. La relation entre l'animal et l'homme semble tenir entre ces deux bornes, fascination quasi religieuse et rejet fanatique. Mais, entre ces limites, s'ouvre un large champ de réflexion où quelques pistes sont à tracer.
Ainsi, Georges Bataille eut la réflexion : « L'animal ouvre devant moi une profondeur qui m'attire et qui m'est familière. Cette profondeur, en un sens, je la connais : c'est la mienne. Elle est aussi ce qui m'est le plus lointainement dérobé, ce qui mérite ce nom de profondeur qui veut dire avec précision ce qui m'échappe. […] Je ne sais quoi de doux, de secret et de douloureux prolonge dans ces ténèbres animales l'intimité de la lueur qui veille en nous. »
Aussi, il se dégage l'idée que l'animal est acteur de la création d'une profondeur qui ne laisse pas l'homme indifférent. L'animal et l'homme interagissent alors, liés par une curiosité humaine, par un lien étroit mais cependant difficilement identifiable, bien que l'homme soit conscient de l'étroitesse de ce qui le lie à l'animal. En être conscient, est-ce comprendre ce qui nous lie ? On a beau savoir que cette proximité existe, on ne peut l'identifier clairement. Elle est inscrite en nous sans que l'on ne puisse la lire. L'homme est ainsi limité par ses propres facultés. Comment détermine-t-il alors la présence de ce lien ? Il utilise ses impressions, ce qu'il reçoit de ses sens mais aussi de son âme, il va chercher à lire au plus profond de lui-même pour trouver des éléments de réponse.
[...] Son animalité ne l'empêche pas de continuer à se comporter avec humanité. Comment expliquer autrement qu'il consacre quatre heures de travail à transporter le drap de son lit pour dissimuler à sa sœur son horrible apparence ? Cependant, Bataille précise son affirmation par le terme en un sens qui sous-entend l'éventualité et la possibilité que nous ne puissions pas connaître cette profondeur, qu'elle ne soit pas la notre. Qu'en est-il de ce gouffre indescriptible, de cette ombre imperceptible, que nous ne sommes pas en mesure d'expliquer ? [...]
[...] Il établit ainsi une connection directe entre animal et homme, lesquels partageant un commun mystère, complices de l'ombre. La Fontaine avait déjà mis en valeur un lien, certes satirique, entre nos deux espèces L'homme agit et [ ] se comporte/ En mille occasions, comme les animaux (Les Lapins X ;14,v1-3) Il adresse ici un reproche à l'homme qui se rabaisse au rang d'animal,. Toutefois, c'est un trait commun que dépeint ici La Fontaine. Hommes et animaux peuvent adopter des comportements similaires. [...]
[...] On a beau savoir que cette proximité existe, on ne peut l'identifier clairement. Elle est inscrite en nous sans que l'on ne puisse la lire. L'homme est ainsi limité par ses propres facultés. Comment détermine-t-il alors la présence de ce lien ? Il utilise ses impressions, ce qu'il reçoit de ses sens mais aussi de son âme, il va chercher à lire au plus profond de lui-même pour trouver des éléments de réponse. L'homme est conscient de l'existence de liens entre l'animal et lui. Il sent ces liens, ou plutôt les ressent. [...]
[...] Mais cette profondeur qui nous intrigue tant, en voit-on le fond ? Sait-on de quelle nature elle est faite ? De façon en partie inconsciente, on peut sentir qu'on la connaît, elle nous est familière. L'homme, par intuition, se sent proche de l'animal, et comprend que le mystère qui entoure la bête correspond à celui qu'il ne sait identifier, son propre mystère, son inconscient. On peut dès lors, comme l'a fait Condillac, procéder par retour inverse en content[ant] d'observer les facultés de l'homme d'après ce que [l'on] sen[t], et de juger de celles des bêtes par analogie (préface, p112). [...]
[...] La relation entre l'animal et l'homme semble tenir entre ces deux bornes, fascination quasi religieuse et rejet fanatique. Mais, entre ces limites, s'ouvre un large champ de réflexion où quelques pistes sont à tracer. Ainsi, Georges Bataille eut la réflexion : L'animal ouvre devant moi une profondeur qui m'attire et qui m'est familière. Cette profondeur, en un sens, je la connais : c'est la mienne. Elle est aussi ce qui m'est le plus lointainement dérobé, ce qui mérite ce nom de profondeur qui veut dire avec précision ce qui m'échappe. [...]
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