« L'identité de chacun d'entre nous dépend de l'enchaînement des reconnaissances et de sa stabilité dans le temps. » Cette citation de Salvador Veca est un moyen très utile de définir l'identité comme un concept qui recouvre deux distinctions essentielles.
L'identité, ce peut être un ensemble de caractéristiques définissant une chose, un être ou un individu, et permettant de l'identifier de l'extérieur. C'est la position de cette chose, de cet être ou individu dans la culture et la société. C'est ici la première approche que comprend l'identité, dans le sens où celle-ci est objective, on parle d'identité sociale. Mais l'identité ce peut être également, le fait d'être conscient de soi, de son caractère unique et premier, et d'avoir conscience que l'on demeure le même malgré les changements qualitatifs à travers le temps. C'est ici l'identité au sens subjectif, on parle alors d'identité personnelle.
Identité objective et identité subjective se regroupent donc autour du seul et même concept qu'est celui de l'Identité. On comprend alors le caractère indissociable de ces deux constitutions permettant, par leur union, la formation du grand concept de l'Identité.
[...] L'animal est-il réellement capable de s'envisager de l'extérieur ? Lorsqu'il reconnait la continuité de son corps dans le reflet du miroir, se dit-il également c'est moi je suis là Le problème fondamental est donc que tant que nous ne pourrons mettre des mots sur le langage animal, nous ne pourrons réellement comprendre le fonctionnement interne et psychologique de ce dernier. Le langage témoigne et exprime une pensée, or, malgré les tests, on reste toujours dans le doute, car on pourra leur attribuer de nombreux points négatifs, dans le cas du miroir notamment, on a estimé qu'il désavantageait de nombreuses espèces, car dans le cas des plus petits primates, regarder un autre congénère dans les yeux, signifie une menace. [...]
[...] L'observation des animaux a notamment montré des phénomènes que l'on serait tenté d'assimiler à des faits de langage. Chez certains singes arboricoles, différents cris existent pour signaler les différents types de danger qui peuvent survenir selon qu'ils viennent du sol, des arbres ou du ciel . De même, Montaigne dans les Essais livre II chapitre 12 ; énumère les diverses passions telles que la colère, la joie, la peur, le désir, que certains animaux domestiques se révèlent capables d'exprimer par divers signes : Car qu'est-ce autre chose que parler, cette faculté que nous leur voyons de se plaindre, de se réjouir, de s'entre appeler au secours, se convier à l'amour, comme ils font par l'usage de leur voix ? [...]
[...] Chez les hommes, dès la naissance, nous donnons un nom au nouveau-né, au fil du temps, cet être va comprendre que ce nom lui est propre et qu'il diffère de celui des autres personnes. Il va se forger une identité propre qu'il revendiquera comme la sienne. A partir de cette identité, il pourra se différencier d'autrui. L'animal est-il capable de cela ? S'approprier une identité, la revendiquer, et la mettre en relief avec une autre tout en se différenciant de celle-ci, lui est-ce accessible ? Si Aristote reconnait la présence d'une âme sensible chez l'animal, il n'affirme pas pour autant la possibilité d'une conscience réfléchie de l'animal sur sa propre identité. [...]
[...] Mais alors, qu'est-ce que l'homme détient de plus que lui ? Descartes notamment, considère la conscience comme un être autonome existant à part entière, c'est-à-dire qui n'a pas besoin du support d'autre chose pour être ce qu'il est. Il oppose ainsi nettement la réalité de la pensée ou chose pensante dont le trait essentiel est la réflexion, à la réalité matérielle ou corporelle, à la chose corporelle dont le trait essentiel est l'étendue, c'est-à-dire le fait d'occuper de l'espace, comme le fait l'animal par exemple. [...]
[...] On en revient alors toujours au même problème, à savoir, l'animal est-il conscient de son identité, de son Moi propre ? Car s'il n'est pas capable d'une langue parlée, et s'il n'est pas capable de dire tout fort je suis il est capable de signe que d'autres de son espèce identifieront et reconnaitront, il pourrait donc également être en capacité de se reconnaitre, de prendre conscience d'une réflexion de son image dans un miroir, d'établir un je et de prendre conscience de sa propre conscience. [...]
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