Der Blaue Engel (L'Ange bleu, 1930) c'est avant tout un magnifique détournement littéraire adapté et porté à l'écran par un Joseph Von Sternberg au sommet de son art.
L'Ange bleu, c'est le condensé d'un nouveau moyen d'expression artistique, les prémices de ce qu'on va appeler le septième art, un savant mélange d'expressionisme, de starification et de modernité (...)
[...] L'Ange bleu : De la mort d'un genre . à la Naissance d'un Mythe Der Blaue Engel (L'Ange bleu, 1930) c'est avant tout un magnifique détournement littéraire adapté et porté à l'écran par un Joseph Von Sternberg au sommet de son art. L'Ange bleu c'est le condensé d'un nouveau moyen d'expression artistique, les prémices de ce qu'on va appeler le septième art, un savant mélange d'expressionisme, de starification et de modernité. L'Ange bleu intervient en effet à une époque charnière de l'histoire cinématographique. [...]
[...] Son producteur Erich Pommer avait tout prévu pour le succès du film: un sujet fort, tiré du roman de Heinrich Mann Professor Unrat , un personnage dramatique, une équipe technique de haut niveau et un metteur en scène qui venait de faire ses preuves à Hollywood l'année précédente en 1929 avec La Rafle et Les Nuits de Chicago qui eurent un succès probant. Rien n'est laissé au hasard. Même le choix de l'interprète du personnage principal est très symbolique. Il est offert à Emil Jannings une des grandes figures du cinéma muet allemand de l'époque. Emil Jannings est ce que Malraux appelle une figure de nos mémoires une de ces images transcendantes à laquelle un groupe peut s'identifier. [...]
[...] Ange bleu ou Démon Rouge ? C'est le péché qui porte le récit. Le cinéma de Sternberg, c'est le combat du bien contre le mal : la science face aux arts, l'homme face à la femme, l'innocence face à la décadence, l'amour face au désir. Cet ange fascinant et naïf illumine de sa candeur vulgaire un diable bouffonnant et décadent. Les anges portent-ils des jarretelles ? Marlène est-elle vraiment un Ange bleu ou un démon rouge ? L'appellation Ange bleu renvoie à ce qui illumine, fascine et apaise, pourtant un ange naïf dans un film cynique se transforme rapidement en figure de style. [...]
[...] Possédé, son cri du coq déchirant d'agonie nous rappelle le poids de la fatalité : il n'y a pas d'issue possible, seule la mort mettra fin au supplice. La déchéance de Rath 3. Une fin sans issue Le thème de la perdition est récurrent tout au long de la narration. Le jeu de séduction troublant mais malfaisant contribue à entretenir une atmosphère malsaine. A travers ses chants Lola susurre des mises en garde. Ses jeux de mots sonnent comme un défi. Est-elle vraiment consciente de son charme envoûtant ? Qui met-elle au défi de l'aimer : son public ou elle-même ? [...]
[...] Cette analyse est centrée sur le personnage de Marlène Dietrich et particulièrement sa naissance en tant que mythe. Comment Marlène Dietrich et Lola-Lola deviennent à travers ce film des symboles, la première, celle du renouveau du cinéma, la seconde celle de la femme qui vampirise l'homme. C'est un film majeur dans l'histoire du septième art car c'est une œuvre en rupture esthétique avec le cinéma de son temps. Ce dossier étudiera cette rupture esthétique sous deux angles : à travers la signature de Sternberg tout d'abord et à travers Le phénomène Dietrich ensuite. [...]
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