L'évolution du mot "aventure"

Résumé du document

Aventure : 1050, La Chanson de Roland ; nom féminin emprunté au latin populaire adventura, pluriel neutre du participe futur adventurus, de advenire « se produire », « survenir » (...)

Extraits

[...] Sens en ancien français : Le terme apparaît au siècle et désigne tout d'abord ce qui doit ou peut arriver conformément au sens du participe futur latin. La notion de destin sort et de hasard est alors au cœur du noyau sémique, d'où les expressions : d'aventure peut-être par aventure par hasard selon l'aventure au hasard des circonstances ; il subsiste aussi aujourd'hui l'expression bonne aventure (XVe siècle) dans le contexte de la prédiction. D'autre part, il arrive souvent que l'événement surgisse quand on l'attend ou quand on le cherche, et surtout, quand on en est digne. [...]

[...] Aventure prend alors le sens moderne action extraordinaire mêlant le danger et le plaisir de la découverte fréquent au pluriel et en emploi absolu ("l'aventure"). Se développent alors des expressions qui témoignent de ce glissement sémantique : metre en aventure risquer estre en aventure être en danger en aventure exposé au danger Dans le domaine littéraire toujours, l'aventure prend souvent une dimension extraordinaire au sens propre, et désigne ce qui est digne d'être raconté ; le mot devient alors quasiment synonyme de estoire, conte. [...]

[...] Sens en français moderne : Depuis le XVII° siècle, aventure peut désigner une histoire d'amour passagère Plus généralement, le terme continue de renvoyer aujourd'hui à la notion de hasard et d'imprévu, notamment dans les expressions : partir à l'aventure, si d'aventure, par aventure Le sens d' histoire extraordinaire, récit hors du commun subsiste aussi (Les Aventures de Tom Sawyer). Quant aux termes du paradigme (aventureux, s'aventurer, mésaventure), ils demeurent très vivants et conservent leur acception d'origine. Le sens de danger investit d'autres valeurs au XVIIe siècle liées aux dangers du voyage, à exploration de terres inconnues puis, au XIXe siècle au risque physique par l'imaginaire collectif. [...]