L'anarchie - ou anarchisme - est née au XIXe siècle, en réaction au nationalisme et à l'étatisme. Pour autant, certains hommes, certains mouvements de pensée ou politiques peuvent être rattachés à l'anarchisme avant le XIXe siècle. Pendant la Révolution française, les Enragés refusèrent l'autorité de l'État, ne concevant qu'un gouvernement par le peuple.
L'incarnation la plus célèbre, le prêtre Jacques Roux, accusé de promouvoir les principes monstrueux de l'anarchie, se suicida en prison (...)
[...] L'anarchisme contient en lui-même une contradiction majeure. Niant à quiconque le droit d'exercer le pouvoir, donc de détenir la capacité de contraindre, il aspire à une organisation sociale sans autre règle que l'exercice de la liberté. Mais, contrairement à d'autres courants de pensée révolutionnaires, l'anarchisme n'a jamais exercé le pouvoir, pour autant que l'expression ait ici un sens, dans aucun pays. Si l'histoire a connu des périodes où, sur un territoire, aucune autorité organisée ne s'exerçait (l'Afrique noire a donné, depuis 15 ans, de nombreux exemples de ce type de situation, au Zaïre, au Liberia, en Sierra Leone : ni police, ni administration fiscale, ni justice, ni endoctrinement des appareils idéologiques d'État que sont l'école, l'Église ou l'armée), cette véritable anarchie ne convient pas aux anarchistes pour lesquels la dimension utopique, idéaliste, voire poétique n'est pas absente de leur forme de pensée. [...]
[...] Pendant la Révolution française, les Enragés refusèrent l'autorité de l'État, ne concevant qu'un gouvernement par le peuple. L'incarnation la plus célèbre, le prêtre Jacques Roux, accusé de promouvoir les principes monstrueux de l'anarchie, se suicida en prison. Le mot anarchie a une origine grecque. Il se définit étymologiquement comme l'état d'un peuple qui se régit sans autorités constituées, sans gouvernement. Utilisé essentiellement dans une acception péjorative, le terme a décrit, à partir de la fin de la première moitié du XIX grâce à Proudhon, un mouvement de pensée politique. [...]
[...] Au nom de la liberté, le carcan étatique s'est donc considérablement renforcé, ce qui a permis en réaction à l'anarchie de se développer. L'anarchie et les anarchistes ne peuvent se satisfaire d'un régime politique - la démocratie - dans lequel le pouvoir appartient au peuple, mais dont l'exercice du pouvoir lui est confisqué, comme dans tout régime représentatif. Ils ne peuvent d'ailleurs guère s'organiser. L'anarchie ne peut triompher sans un bouleversement de l'organisation politique en place. Pour cette raison, elle compte parmi les mouvements révolutionnaires. [...]
[...] Dès la fin du siècle, en Russie, les anarchistes furent très actifs dans la lutte contre le tsar et son régime politique. Après la première guerre mondiale, les idées anarchistes trouvèrent un écho favorable en Allemagne, en Italie, en Russie, mais ne résistèrent pas à la domination d'autres idéologies ou déclinèrent du fait même du manque de volonté de beaucoup d'anarchistes ou de sympathisants de mener leur combat jusqu'au bout, en partie par crainte d'une répression sans merci en cas d'échec. [...]
[...] Les liens des anti-mondialistes avec la pensée d'extrême gauche sont clairement établis, mais sans qu'il soit possible de les rattacher à des partis existants. Ils se démarquent nettement des partis communistes auxquels ils font une concurrence sévère. Si des anarchistes sont pour eux une sorte de compagnons de route, ils ne pèsent guère 2 dans les différents partis, associations ou syndicats qui se réclament de l'antimondialisation. L'anarchie n'est donc pas, au début du XXIe, un courant de pensée influent. [...]
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