Faire oeuvre utile, oxymore, mentalité utilitaire, dignité intrinsèque, posture conséquentialiste, oeuvre caritative, Hippias Majeur, Platon, animal laborans, homo faber, sens, non-sens
Nous pouvons penser que l'œuvre utile (au sens de l'activité) est toujours en œuvre. Par exemple, si je me fixe pour projet de faire de ma vie une œuvre je ne cherche plus l'utilité finale d'un produit (comme normatif de l'utilité de mon action), mais je m'intéresse à l'action elle-m comme processus qui est à l'œuvre : faire œuvre utile à l'échelle de sa vie n'est pas faire de sa vie un ustensile, aboutir à un produit qui serait lui-même utile. En ce sens, faire œuvre utile c'est être toujours à l'œuvre
[...] Si dans ses effets, « faire oeuvre utile » peut être contradictoire, cette expression l'est aussi. En effet, si l'on considère que l'activité oeuvrante désigne un travail, elle concerne la sphère de la survie. Chez Arendt, c'est l'animal laborans qui appartient à la sphère de la survie et de l'effort (dans sa pensée l'oeuvre n'est pas synonyme de travail ou de production mais l'anglais nous permet de le penser). Celui qui travaille est celui qui produit « tout ce qui est nécessaire au maintien en vie de l'organisme ». [...]
[...] Ici utile est dit de ce qui maximise le bien-être et minimise la souffrance. En effet, pour l'utilitarisme de l'acte, ce qui doit être pris en compte sont les conséquences de l'acte particulier que fait l'agent pour la société. Nous étudierons ce contextualisme plus tard en posant la question de la relativité de l'oeuvre utile. D'après cette conception, on ne peut admettre qu'une personne n'« a fait oeuvre utile » que d'après un regard rétrospectif qui suppose l'existence d'un produit fini (qui servira de norme au calcul utilitariste). [...]
[...] En effet, ce qui relève du confort ne concerne pas la survie mais plutôt la vie. Donc nous avons du mal à conclure que l'activité oeuvrante si elle est entendue comme force de travail agissante, puisse être utile étant donné que l'utile accepte d'être superflus. Pour que le paradoxe soit résolu il faudrait comprendre l'expression faire oeuvre utile non pas comme faire oeuvre avantageuse mais plutôt comme faire oeuvre nécessaire. II - L'expression « faire oeuvre utile » désigne un ouvrage qui se veut utile et non pas un ouvrage qui veut créer un objet qui soit utile. [...]
[...] - Tous les moyens sont-ils bons pour faire oeuvre utile ? I - L'expression « faire oeuvre utile » est-elle vraiment oxymorique ? n'est-elle pas plutôt une tautologie ? Si oeuvrer n'est pas pris dans le sens de travailler, alors oeuvrer ne peut se dire que de l'utile. L'oeuvre est par définition même utile, de plus n'est-il pas évident que l'homme fait ce qui lui est utile ? Dans sa conférence de 1957 : « Travail, Oeuvre, Action » H. [...]
[...] Faire oeuvre peut signifier être au travail. Or l'utile est défini comme ce qui est un bon moyen pour réaliser une fin. De ce fait associer l'activité oeuvrante au travail est paradoxal car celui qui travaille n'a justement pas le temps de se donner des moyens. Cette association est d'autant plus problématique que faire oeuvre, donc travailler c'est survivre, là où l'utile sert la vie et non pas la survie = ici utile est à distinguer de nécessaire questions pour examiner ce paradoxe : - L'expression « Faire oeuvre utile » est elle vraiment oxymori que ? [...]
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