Nul ne peut nier que l'amitié soit indispensable à tout individu. Que ce soit entre cultures, nations ou individus, l'amitié est une des briques de la construction de l'humanité. Dès lors, un problème se pose dans cette relation : l'amitié est-elle une forme privilégiée de la connaissance d'autrui ? Selon la définition du Larousse, la connaissance est "l'action, le fait de comprendre, de connaître". Quant au terme "autrui", il désigne "toute personne autre que soi-même". Dès lors, la connaissance d'autrui est le fait de connaître toute personne autre que soi-même. Néanmoins, un autre problème mineur vient s'interposer : que concevons-nous par le groupe nominal "forme privilégiée" ?
[...] L'épreuve est ardue et le chemin est épineux, le remède existe-t-il ? Assurément oui mais comme toute drogue, l'amitié, la vraie, vous procure une telle volupté, un tel plaisir, un tel délice, bonheur ou encore joie, qu'il est extrêmement difficile de l'abandonner et qu'il est extrêmement décevant de retourner à des rapports communs et dits normaux Le remède, simplement, serait d'arrêter tout, ce serait d'arrêter de parler, de communiquer, de dialoguer avec son ami. Hélas, hélas, hélas, trois fois hélas, nous déplaçons le problème : comment arrêter de parler, de communiquer si notre corps est totalement intoxiqué ? [...]
[...] L'amitié se nourrit de communication en d'autres termes, la connaissance d'autrui se fait grâce à la communication. C'est-à-dire qu'au fur et à mesure d'entretiens, de dialogues, l'ami va se dévoiler, dénuder son cœur et son âme, ôter ses masques et ainsi se montrer tel qu'il est vraiment à son ami. Par ailleurs, l'auteur des Essais insiste sur le fait qu'une telle relation n'est possible qu'une fois, tant par sa rareté que par le fait que deux relations de cette ampleur viendraient empiéter l'une sur l'autre. [...]
[...] Après tout, on n'a que le bien qu'on se fait. Montaigne ; De l'amitié, Les Essais Ii [iii] Emmanuel Levinas, Ethique et infini. Sartre, L'existentialisme est un humanisme. [...]
[...] Nous nous sommes a posteriori rendu compte que les fondements de la théorie de l'auteur des Essais étaient sapés par l'inconscient de Freud. Par la suite, afin de nuancer notre propos, nous avons exposé le troisième degré de l'amitié d'Aristote et nous avons mis en relief les différences entre les thèses de Montaigne et du philosophe grec. Et pour finir, nous avons encore une fois exposé le paradoxe que soulevait le point de vue de l'élève de Socrate sur l'amitié vertueuse. Désormais, il faut trancher : l'amitié est-elle finalement une forme privilégiée de la connaissance d'autrui ? [...]
[...] En ce sens que tout homme peut avoir une certaine connaissance de moi à travers mes actes, mes dires. Par ailleurs, à l'opposé de l'amitié basée sur le plaisir, l'amitié en vue de l'intérêt est très souvent présente chez les personnes plus âgées qui ont perdu certaines capacités physiques. Les maisons de retraite en sont les exemples les plus criants. Pour conclure ce paragraphe, l'amitié de l'intérêt se base indéniablement sur une dépendance à l'autre. Néanmoins, le degré de dépendance entre deux personnes qui entretiennent une relation amicale reposant sur l'intérêt est plus grand qu'entre deux personnes qui nourrissent une amitié charnelle. [...]
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