Altérité, dans, la, littérature
Il y a une note de Victor Hugo extraite du recueil Choses vues, un récit de science-fiction de Fredric Brown intitulé En sentinelle ainsi que Les parallèles, un conte de Jacques Sternberg.
1) On peut constater que ces trois textes sont étroitement liés par certaines ressemblances. Dans le texte de Victor Hugo il y a deux types de personnages, un « homme pâle, maigre, hagard » face à un autre personnage que tout oppose « une femme fraiche, blanche, belle, éblouissante, qui riait et jouait ». Dans En sentinelle de Brown ces deux catégories de personnages sont également présentes puisque le héros est confronté à « des êtres vraiment trop répugnants, avec deux bras seulement et deux jambes, et une peau d'un blanc écœurant, nue et sans écailles ». Ces deux catégories existent aussi dans le texte de Jacques Sternberg, en effet un homme qui craint les « arrestations à l'aube » et qui a « l'angoisse d'entendre l'ascenseur s'arrêter sur son étage » se fait arrêter à « 6 heures du matin » par un homme qui à « l'allure et la morgue d'un officier de la Gestapo ».
Les personnages principaux de ces trois textes sont dans une situation commune. En effet ils souffrent tous de l'ethnocentrisme. Dans le texte de Victor Hugo « l'homme s'aperçoit que cette femme, existe tandis que cette femme ne s'aperçoit pas que cet homme est là » : elle l'ignore car elle se sent supérieure. Dans le récit de Brown, le personnage principal rejette l'autre car il le trouve inférieur et en le comparant à « des êtres vraiment trop répugnants, avec deux bras seulement et deux jambes, et une peau d'un blanc écœurant, nue et sans écailles ». Dans Les Parallèles de Sternberg, le héros est confronté à des nazis qui sont racistes et discriminent les juifs car les nazis les déportent dans « un train de marchandises aux wagons marqués JUIFS ».
Parmi les ressemblances entre ces trois textes on peut noter une similitude au niveau du thème, celui de l'altérité. En effet dans Il a volé un pain cet homme est « le spectre de la misère » et se trouve confronté à l'autre, il s'agit ici d' « une femme fraiche, blanche, belle, éblouissante ». Dans le récit de science-fiction de Brown « Les autres » sont « des êtres monstrueux, cruels, hideux, ignobles ». Ce même thème est également traité dans le texte de Jacques Sternberg, le héros est confronté à « deux hommes de la Gestapo » ainsi qu'à un « S.S. ». On peut également tirer un enseignement moral commun à ces trois textes : les hommes ont peur des autres. Dans le texte d'Hugo « cet homme s'aperçoit que cette femme existe, tandis que cette femme ne s'aperçoit pas que cet homme est là » tout simplement parce que cette femme à peur de regarder cet homme qui représente la misère. Chez Brown, le héros a également peur des « autres » et les considère donc comme « des êtres vraiment trop répugnants ». Enfin dans le texte de Sternberg le héros avoue indirectement qu'il a peur des allemands donc des autres, puisqu'il a «l'angoisse d'entendre l'ascenseur s'arrêter sur son étage ».
Les personnages, leur situation, le thème et l'enseignement moral que nous apportent sont trois textes sont très similaires et nous permettent donc de les rassembler.
2) Un certain nombre d'indices nous permettent de nous rendre compte que ces récits sont à la fois brefs et complets. Le texte de Victor Hugo est une nouvelle réaliste, en effet il y a une action principale : des soldats emmènent un homme « devant la caserne de gendarmerie » ; il y a peu de personnages: « un homme », « deux soldats » et « une femme » ; le temps est réduit à une seule journée : celle du « 22 février 1846 » ; la fin est rapide et comporte une chute « Cette femme ne voyait pas l'homme terrible qui la regardait ».
Le récit de Brown est une nouvelle de science–fiction pour des raisons similaires : le héros tue un « Autre » ; il n'y a que ce héros et l' « Autre » ; le temps est réduit car les verbes sont au passé simple « il vit », « il tira », « il frissonna » ; la fin comporte une chute car les Autres ont « deux bras seulement et deux jambes, et une peau d'un blanc écœurant, nue et sans écailles », ce sont donc en réalité des humains.
Le texte de Jacques Sternberg est également une nouvelle mais fantastique cette fois : le héros se fait déporter par les allemands ; les personnages présents sont les allemands et le héros ; l'action se déroule à « 6 heures du matin » ; de plus la fin comporte une chute «Il venait de comprendre : ils étaient sur d'autres rails, faits comme des rats ».
Ces trois textes sont donc complets mais brefs car même si elles sont de genres différents il s'agit bien de nouvelles.
[...] Dans un second temps nous allons tenter de démontrer les dangers de l'ethnocentrisme à travers différents exemples. L'indifférence est un des dangers liés à l'ethnocentrisme. L'absence d'attention à l'égard des autres peut être mal vécue par certaines personnes car elles ont ainsi l'impression de ne pas être importantes et d'être ignorées. En effet quelqu'un étant convaincu qu'il est supérieur n'accordera aucune importance et ne remarquera même pas une autre personne qu'il considère différente et étant inférieure et donc dénué d'intérêt. [...]
[...] Enfin, nous pouvons également penser que comme l'ethnocentrisme implique un sentiment de supériorité il permet aussi de dévaloriser l'autre. En effet se sentant supérieurs, ceux qui rejettent l'autre le considèrent comme inférieur à eux puisqu'il est différent. C'est le cas dans Les parallèles, un conte de Jacques Sternberg, où il est question d'une arrestation d'un homme par des officiers de la Gestapo. Ces officiers parlent sèchement à l'homme qu'ils arrêtent comme ils parleraient à un animal parce qu'ils le savent inférieur à eux : il est tout seul, il n'est pas armé, il était en train de dormir. [...]
[...] Cette situation là est présente dans Il a volé un pain de Victor Hugo. Dans son texte il décrit l'histoire d'un homme miséreux et faible accusé d'avoir volé un pain et qui est emmené devant la caserne par deux soldats. Au même moment devant cette caserne se trouve une femme plutôt riche, jeune et bien habillée dans une magnifique voiture. Bien entendu l'homme qui est arrêté regarde cette jeune femme et l'envie tandis qu'elle ne le remarque même pas. Victor Hugo explique que tant que cette femme est indifférente à l'égard de cet homme la catastrophe est inévitable. [...]
[...] Supprimer l'autre peut donc apparaître comme le danger le plus extrême de l'ethnocentrisme car il s'agit de la solution la plus radicale. En résumé, l'ethnocentrisme comporte donc un nombre important de dangers tels que la discrimination ou la suppression de l'autre et l'on pourrait considérer l'indifférence comme le plus dangereux de tous car il s'agit justement d'un acte dont on ne se rend pas compte mais qui a pourtant de bien lourdes conséquences. Ainsi, il semble que notre éduction nous apparaisse comme supérieure et l'on peut donc en conséquence être indifférent envers l'autre par ethnocentrisme et par manque d'altérité parce que nous y avons été habitués dès le plus jeune âge mais cette réaction pose le problème d'un certain nombre de dangers très nocifs parmi lesquels on pourrait citer dans l'ordre de leur dangerosité l'indifférence, la discrimination ou encore la suppression de l'autre. [...]
[...] Chez Brown, le héros a également peur des autres et les considère donc comme des êtres vraiment trop répugnants Enfin dans le texte de Sternberg le héros avoue indirectement qu'il a peur des allemands donc des autres, puisqu'il a «l'angoisse d'entendre l'ascenseur s'arrêter sur son étage Les personnages, leur situation, le thème et l'enseignement moral que nous apportent sont trois textes sont très similaires et nous permettent donc de les rassembler. Un certain nombre d'indices nous permettent de nous rendre compte que ces récits sont à la fois brefs et complets. [...]
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