L'allocation universelle, connue sous des noms variables selon les époques, les pays, voire les partis politiques la proposant (« revenu social garanti », « revenu d'existence », « revenu minimum de dignité ») est une allocation inaliénable accordée à chaque individu inconditionnellement à sa situation sociale. Cela comprend notamment la situation professionnelle de l'individu bénéficiaire, qui ne conditionne pas le versement de cette allocation, tout comme son patrimoine propre. « L'allocation universelle serait un droit acquis à tout ressortissant en vertu de son appartenance à la communauté politique de référence » (Ferry, 1995).
Avancée à l'époque de l'humanisme par Thomas More, puis à celui des Lumières par Thomas Paine, cette idée a été considérée pendant longtemps comme utopique (Morley-Fletcher). Cependant, le développement des sciences économiques a remis ce concept au coeur de nombreuses controverses et sa viabilité économique a été affirmée par certains auteurs, comme Yoland Bresson (...)
[...] Effectivement, c'est une des critiques majeures adressées au système social dont découlerait l'allocation universelle. Soulet non sans cynisme - répond qu'il en est quasiment déjà ainsi même sans cette allocation. De plus, on doit également reconnaître une sélectivité déjà prégnante dans la protection sociale actuelle avec des prestations modulées selon les revenus ou soumises à conditions de ressources scindant la société entre les bénéficiaires de la protection sociale et ceux qui n'en bénéficient pas. Ainsi, se créerait selon Rosanvallon des catégories à l'identité jugée indiscutable: les privilégiés en haut, les exclus en bas 21, accentuant la dichotomie des systèmes de protection sociale. [...]
[...] * Ainsi, l'allocation universelle, concept utopique et originellement vide de considérations pratiques, semble trouver dans les débats universitaires une véritable consistance politique et sociologique. Issue du libertarianisme autant qu'en réaction à celui-ci, elle fut principalement théorisée et défendue par Philippe Van Parijs depuis une trentaine d'années. Mais les auteurs y étant favorables à la suite de Van Parijs sont très nombreux et sont venus enrichir cette notion: générateur d'un nouveau consensus social pour Lipiansky, réformateur somme toute risqué de la valeur travail pour Claude Gamel ou encore optimisation économique des aides déjà existantes pour Yoland Bresson. [...]
[...] Cela comprend notamment la situation professionnelle de l'individu bénéficiaire, qui ne conditionne pas le versement de cette allocation, tout comme son patrimoine propre. L'allocation universelle serait un droit acquis à tout ressortissant en vertu de son appartenance à la communauté politique de référence (Ferry, 1995). Avancée à l'époque de l'humanisme par Thomas More puis à celui des Lumières par Thomas Paine3, cette idée a été considérée pendant longtemps comme utopique (Morley-Fletcher)4. Cependant, le développement des sciences économiques a remis ce concept au coeur de nombreuses controverses et sa viabilité économique a été affirmée par certains auteurs, comme Yoland Bresson5. [...]
[...] Pour réaliser cette mesure, l'auteur se prononce favorablement en faveur de l'imposition; il rompt par là l'orthodoxie libertarienne. En effet, Van Parijs pense que le principe de self-ownership (Locke) et la taxation obligatoire ne sont pas incompatibles. Il montre que le fait que certains ont des emplois plus rémunérateurs que d'autres n'est pas entièrement imputable aux choix de ces individus. Le fait que certaines personnes sont plus dotées financièrement ne serait pas qu'une émanation de leur liberté individuelle: Van Parijs considère les facteurs indépendants de la volonté de ces individus, comme le QI. [...]
[...] Cette liberté est formelle. Par exemple: j'ai d'avoir un vélo, pour reprendre l'exemple donné par Sen. A cette conception de la liberté Berlin ajoute un versant positif: la liberté positive est la faculté d'avoir l'opportunité de faire, la capacité de faire. Par exemple: je sais faire du vélo. La complémentarité de la liberté négative (le droit) et de la liberté positive (la capacité) est devenue selon Berlin ce que le monde moderne entend par liberté inconsciemment, on ne conçoit plus l'une sans l'autre. [...]
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