Écrit entre 384 et 377 av. J-C et divisé en dix livres, la République — de son titre original Politeia, « Du régime politique » —, sans doute la plus célèbre œuvre philosophique, sinon le plus fameux dialogue de Platon, traite principalement de l'analogie existant entre morale et politique, et aborde le problème de la justice à un niveau individuel (chez l'homme) et plus général (dans la cité). Le récit de l'Allégorie de la Caverne apparaît au livre VII (514b-517c), suivant de près l'Analogie de la ligne du livre VI (509c-511e).
Ce passage donne à lire une discussion entre Socrate (le personnage principal de la République) et un jeune Athénien, Glaucon, dialogue qui se révèle vite présenter une véritable métaphore de l'ignorance humaine à laquelle succède une éducation de l'esprit.
[...] En premier lieu, la Caverne étant désormais, dans son esprit, assimilée au dangereux monde de la superficialité, elle n'y distinguera plus rien, n'ayant plus rien à percevoir dans les illusions. Mais surgit par la suite une difficulté dont l'ampleur, beaucoup plus grave, pourrait mener à d'alarmantes conséquences : car cette personne, affranchie de l'emprise des ombres, initiée à la connaissance, apparaîtra naturellement aux yeux des esclaves de la grotte comme celle qui ne sait pas, puisqu'elle nie tout ce que ces hommes ont toujours connu. [...]
[...] Des êtres aux yeux gâtés qui ne se considèrent pas entre eux, qui ne connaissent et ne veulent rien connaître d'autre hormis ces riens sans consistance traduisent un réel problème comportemental et psychique : rivés sur le monde sensible, ils ne cherchent rien au-delà des apparences, considérant que le fait de voir telle chose accorde à telle chose le statut de vérité. Croire à ces réalités sensibles constitue l'expédient idéal pour contourner tout effort intellectuel. Malheureusement, et Platon le clame, les phénomènes sont trompeurs et l'homme se retrouve berné par sa perception. En se cantonnant à des images habituelles, l'individu aboutit à un point qui est l'opposé du particulier : de véritables connaissances ne pourront jamais espérer être atteintes par une telle méthode empirique d'observation. [...]
[...] Mais sans connaissance du Bien, pas question de Justice : dans cette optique, l' Allégorie de la Caverne préconise avant tout un scrupuleux et méthodique combat contre la doxa qui empoisonne les foules, qui aveugle l'homme. C'est à une véritable éducation de l'esprit que convie le philosophe. Une éducation qui formera les futurs dirigeants, philosophes- rois, et la condition sine qua non à la constitution d'une Cité à l'âme juste la Cité dont rêve Platon. Bibliographie Texte de référence : Platon, La République, livre VII, 514b-517c, traduction É. Chambry, Édition Les Belles Lettres De l'essence de la vérité : Approche de l'allégorie de la caverne et du Théétète de Platon, M. Heidegger, A. [...]
[...] L'Allégorie de la Caverne de Platon : du monde sensible au monde intelligible Écrit entre 384 et 377 av. J.-C. et divisé en dix livres, la République de son titre original Politeia, Du régime politique sans doute la plus célèbre œuvre philosophique, sinon le plus fameux dialogue de Platon, traite principalement de l'analogie existant entre morale et politique, et aborde le problème de la justice à un niveau individuel (chez l'homme) et plus général (dans la cité). Le récit de l'Allégorie de la Caverne apparaît au livre VII (514b-517c), suivant de près l'Analogie de la ligne du livre VI (509c-511e). [...]
[...] Ce feu qui procure de la lumière, qui sert à discerner, brille derrière les habitants de la Caverne : il s'agit d'un éclairage indirect, qui envoie ses projections sur la paroi de la grotte et n'est pas accessible à la vue des prisonniers qui ignorent donc la cause de leur perception. Et, élément supplémentaire faisant obstacle à la cause : la route élevée, qui éloigne davantage encore la réalité. Les prisonniers sont donc séparés de la réalité sensible par plusieurs couches successives de communication. Cette obstruction par strates s'étend à l'aspect auditif : les échos sont pris pour des voix réelles (alors que ce sont des images de voix), produites par les ombres. Finalement, quatre niveaux éloignent les prisonniers de la réalité. [...]
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