Philosophie, allégorie de la caverne, Platon, conscience, utopie, conséquences, phénoménologie, conditionnement, vérité, Descartes, société contemporaine
-Quand on veut, on peut-. On connaît tous cette phrase, entre encouragement et dépréciation de nos efforts. Elle est révélatrice d'un système de pensée et d'une construction politique que l'on appelle la méritocratie. Ce mot vient du latin mereo (être digne, obtenir) et du grec krátos (État, pouvoir, autorité) et il lie donc mérite et pouvoir. Dans une société méritocratique, on considère que chacun aurait proportionnellement à son mérite, car chacun serait responsable de son propre sort. Aussi, les aptitudes, compétences, efforts, l'intelligence et le travail seraient les seuls facteurs de la réussite sociale.
Pour qu'un tel système soit juste, il faudrait que les humains soient capables d'un libre arbitre absolu, comme celui prôné par Descartes. Cependant, il semble difficile, voire impossible, d'agir constamment selon sa raison, étant donné que nous sommes des êtres d'envie et de passion. C'est ce qu'explique Spinoza en 1677 dans son ouvrage Éthique : "Les hommes sont conscients de leurs actions, mais ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés." En effet, nous sommes les produits de l'environnement dans lequel on a grandi et du parcours que l'on a eu.
[...] Dans le cas présent, cela serait l'un des exemples composant la grande majorité « des vérités » que nous acceptons ainsi que les normes fixées par les conventions de notre société contemporaine. De plus, le progrès de la connaissance, le pluralisme des cultures à travers le monde, l'évolution même des attitudes et manières de pensée rappellent une ambiance relevant, de manière plus ou moins distincte, du scepticisme. En effet, le scepticisme est ici l'attitude de celui qui affirme qu'il n'existe pas de vérité, où tout est relatif. Si la vérité désigne ce à quoi l'on donne son accord, alors elle dépend donc de chacun d'entre nous. [...]
[...] Effectivement, nous pouvons constater que chaque individu possède une conscience lui étant propre. De ce fait, le sujet détient également une opinion, une manière de pensée, un point de vue personnel qui diffèrent des autres, le distinguant d'un autre ou de la pensée d'un groupe. Il nous est donc légitime d'affirmer que la vérité dépende essentiellement de la pensée d'un individu. Il nous est de même envisageable d'être tolérant face à la diversité, car qui peut prétendre détenir la vérité « absolue », on dit de la vérité qu'elle n'est qu'une convention fixée par la majorité des Hommes. [...]
[...] Avant qu'il n'explique que la Terre tourne autour du Soleil et non l'inverse, la plupart des humains pensaient l'inverse sans aucune preuve tangible. N'ayant pas la connaissance de la réalité scientifique, ils n'avaient aucune possibilité de justifier et valider leur raisonnement de façon crédible : Ils croyaient savoir. La réalité serait donc le critère auquel dépend la vérité si une opinion est dite fausse. Cependant, cette affirmation reste trop imprécise, notamment lorsque l'on parle d'éthique. La tolérance envers absolument toutes les opinions conduit à accepter les croyances les plus immorales. [...]
[...] Nous entendons souvent l'expression « si l'on souhaite quelque chose, il faut s'en donner les moyens pour l'obtenir ». Cependant, il existe un grand écart entre vouloir quelque chose et pouvoir l'obtenir, cela est d'autant plus difficile lorsqu'il s'agit d'un changement de classe sociale. Ainsi, la notion de mérite intervient et se caractérise avant tout par une reconnaissance des capacités, talents et la dignité d'un individu. Dans ce cas, nous pourrions affirmer qu'une personne n'ayant pas de mérite n'a pas aucune raison de plaindre de son sort et de sa situation. [...]
[...] Si nous ne pouvons pas être tenus pour responsables de notre propre vie, quelles sont les causes qui nous déterminent dont parle Spinoza ? Pour pouvoir les révéler, il faut changer d'échelle, passer de l'individuel au collectif, et c'est ainsi que l'on commence à discerner le poids des structures sociales. Celles-ci organisent la vie en société sous tous ses aspects par leur diversité, de l'État à la religion, en passant par le patriarcat et le travail par exemple. Ces structures existent depuis des millénaires et elles semblent nécessaires et immuables, car elles nous conduisent à penser comme cela, pour leur propre préservation. [...]
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