Explication de texte sous forme de commentaire, décrivant le texte philosophique Propos sur les pouvoirs du philosophe Alain.
[...] Le sujet conscient se questionne] [A. Action du seul corps] L'être inconscient que cerne ici Alain n'a rien à voir avec les théories freudinnes : il est surtout, sinon uniquement, celui qui perd sa maîtrise et son efficacité, parce qu'il est notamment perturbé par des comportements qui interdisent ces dernières. Cet individu inconscient est d'abord celui qui ne se pose pas de question S'il ne se questionne pas, c'est par manque de temps : il agit avec vitesse et sûreté Ainsi, tout réaction automatique, tout réflexe, empêche le recul du questionnement : le corps agit ou réagit seul, dans la hâte, sans intervention de la pensée (éventuellement critique). [...]
[...] Pour Alain, savoir que l'on sait semble au contraire justifier la confiance dans ce que l'on sait. [B. Effets négatifs de la passion] De façon assez classique, Alain peut considérer que la passion, notamment dans sa version extrême ou paroxystique, rend impossible ce dédoublement, ce recul que je dois prendre relativement à ma propre situation pour en être pleinement conscient. La passion aliène dans son objet : elle interdit au sujet d'être pour lui-même dans la mesure où il est soumis à un discours ou à une conduite qui le détermine de l'extérieur (il est donc pour autre que soi). [...]
[...] Qu'attendre d'un tel individu ? Et comment le distinguer, par exemple, d'un singe ? [...]
[...] S'emporter (se laisser emporter), c'est renoncer au bon sens et donc à soi-même : on ne sait plus ce qu'on fait. On ne saura pas davantage ce que l'on a fait : la conscience empêchée devient incapable d'assurer aussi bien la responsabilité des actes passés que, plus radicalement, la continuité du sujet lui-même. [Conclusion] Faut-il, là ou Alain dénonce les effets dramatiquement négatifs du paroxysme passionnel, deviner qu'il vise en fait les pulsions de l'inconscient freudien ? La résistance à la psychanalyse dont a fait preuve le philosophe français y invite, et l'on devine que cette résistance est provoquée avant tout par la crainte de voir s'effondrer les barrières morales : à ses yeux, un sujet privé d'une complète lucidité sur ses agissements devient irresponsable ; au sens strict, ce ne serait même plus un sujet. [...]
[...] Même les personnages de Sade, si passionnés qu'ils soient dans leur ébauche (qui, lors de son déroulement le plus extrême, réduit leur langage à des hurlements et à des cris), doivent périodiquement l'interrompre pour la transporter en paroles afin d'en savourer l'intensité déjà passée : le paroxysme passionnel les mène à l'inconscience, et il leur faut échapper à cette dernière pour connaître (et se repaître consciemment de) ce qu'ils ont vécu sur un mode effectivement paroxystique . [III Le versant moral] [A. Penser pour se contrôler] Donc, tant que le sujet n'est pas soumis à une passion excessive, il lui reste suffisamment de bon sens (au sens cartésien de la raison pour qu'il ait encore la possibilité de penser par des éclairs à ce qu'il dit ou à ce qu'il fait. [...]
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