Le fanatisme a connu de nombreuses manifestations tout au long de l'Histoire et trouve encore sa place dans le monde d'aujourd'hui. Particulièrement blâmé, fustigé de tous et combattu par les démocraties, il se voit accorder une perception largement péjorative. Qu'est réellement le fanatisme ? Les actes fanatiques sont-ils profondément mauvais ? Et en quoi leurs conséquences sur la pensée sont-elles si dangereuses ? C'est ce à quoi Alain se propose de répondre dans l'oeuvre Propos sur des philosophes. Il souligne que le fanatisme est un acte qui peut être défini comme criminel, nous éclaire sur ses origines, et également sur ce qu'il en résulte au niveau de la capacité de l'esprit à penser. L'extrait nous amène donc à nous interroger. Pourquoi la pensée fanatique s'oppose-t-elle à la véritable définition de la pensée, et perd-elle donc en ce sens toute valeur ?
(...) Les fanatiques sont persuadés du bien fondé de leurs actes, qui sont "honorables à leurs propres yeux". Ils se pensent donc dignes de recevoir des honneurs, d'être bien considérés, mais, dans la réalité, ils sont seuls défenseurs de leur propre combat. Cependant, Alain vient nuancer cela en affirmant que nous tous devrions voir en ces fanatiques certaines vertus. Il faudrait pour cela s'y autoriser, se détacher de cette censure de la pensée qui nous interdit de voir l'aspect positif de ce qui est largement condamné de tous. En témoignent les expressions "fond d'estime" et "même quelquefois une secrète admiration". Alors, où se situe l'aspect admirable des actes fanatiques ? Si l'on prend du recul et si l'on s'autorise à remettre en cause le bon sens commun qui condamne ces crimes, on peut voir dans ces actes un noble combat qui consiste courageusement à ne pas se limiter à revendiquer ses idées, ce que l'on croit "juste ou vrai", mais à agir afin de les faire appliquer. Ils ont donc un certain mérite dans le sens où on trouve une cohérence entre leurs idées et leurs actes, qui "obéissent à [...] la volonté" (...)
[...] Quels sont alors les critères qui définissent la pensée selon Alain, et en quoi s'opposent-ils au fanatisme ? La Pensée doit tout d'abord être en mouvement perpétuel. Le mouvement s'opère par l'intégration de deux critères : la Pensée des autres individus et le doute. Le fait de confronter sa propre Pensée à celle d'autres individus permet d'envisager tous les aspects d'un problème. Le fanatique, en n'envisageant que son propre point de vue, s'aveugle en s'enfermant dans une idée partielle sans prendre en considération une multitude d'autres éléments. [...]
[...] Nous allons illustrer tout cela par l'exemple d'Alain dans ce texte. En effet, il a lui même tout au long de ce texte répondu aux différents critères qui définissent la Pensée pour aboutir à nous persuader. Ainsi, la pensée d'Alain accepte de se remettre en question et de s'ouvrir aux autres pensées pour aboutir à un résultat final, puisque le philosophe admet dans un premier temps que le fanatique fait montre de certaines qualités. De plus, la pensée d'Alain s'appuie sur la raison et non sur la passion : calmement et sans s'emporter, Alain déroule une démarche logique et cohérente. [...]
[...] Qu'est réellement le fanatisme ? Les actes fanatiques sont-ils profondément mauvais ? Et en quoi leurs conséquences sur la pensée sont-elles si dangereuses ? C'est ce à quoi Alain se propose de répondre dans l'œuvre Propos sur des philosophes. Il souligne que le fanatisme est un acte qui peut être défini comme criminel, nous éclaire sur ses origines, et également sur ce qu'il en résulte au niveau de la capacité de l'esprit à penser. L'extrait nous amène donc à nous interroger. [...]
[...] Selon Alain, le fanatisme se définit par une idée qui conduit à commettre un crime. L'idée est la forme immuable dont on perçoit la réalité dans un certain domaine telle qu'elle nous pousse, dans le cas du fanatisme, à commettre un acte répréhensible par la morale ou par la loi. Il illustre son propos par des faits concrets. On a vu des fanatiques en tous les temps : le philosophe s'exprime au nom de la conscience collective et prend pour témoin l'Humanité. Le fanatisme peut tout d'abord être religieux. [...]
[...] Nous allons expliquer en quoi la passion fausse le cheminement de la pensée. L'Homme ne sait pas maîtriser ce à quoi la passion, les émotions, le poussent. La passion, lorsqu'elle intervient, aveugle une partie de l'esprit puisqu'elle parvient à gouverner [ ] les peurs et les désirs Or, la peur et le désir font partie intégrante de notre esprit. Ils permettent de prendre du recul et de se contraindre à ne pas aller jusqu'au bout d'actes qui nous paraissent trop dangereux –dans le cas de la peur ou que l'on n'a pas réellement envie de faire dans le cas des désirs -.Chez les fanatiques, cette force inhibitrice est comme anesthésiée. [...]
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