Dans cet extrait d'Éléments de philosophie, Alain cherche à démontrer que "c'est une faute" de "grossir le terme d'inconscient", c'est-à-dire en faire une sorte de monstre qui habiterait chacun d'entre nous. Le texte répond donc à la question suivante : l'inconscient est-il un autre moi ? On pourrait croire en effet qu'il y a en nous comme un étranger, qui se manifeste dans nos rêves ou nos manies, qui expliquerait par exemple pourquoi nous insupporte la vue d'une souris, pourtant inoffensive (...)
[...] Ainsi, personne ne peut être tenu responsable de ses actes : ce n'est pas de ma faute. Alain parle de faute capitale ; cette faute n'est-elle pas de déclarer que toutes les fautes ne sont pas de ma faute ? On s'amuse à faire le fou nous dit Alain, car l'homme est bien conscient de ses actes et de leur portée. On a peur là se trouve la faute capitale Alain entend par là que croire en l'inconscient, c'est s'inventer une domination dont on a peur afin de se soumettre à sa volonté. [...]
[...] (Alain, Éléments de philosophie) Commentaire Dans cet extrait d'éléments de philosophie, Alain cherche à démontrer que c'est une faute de grossir le terme d'inconscient c'est-à-dire en faire une sorte de monstre qui habiterait chacun d'entre nous. Le texte répond donc à la question suivante : l'inconscient est-il un autre moi ? On pourrait croire en effet qu'il y a en nous comme un étranger, qui se manifeste dans nos rêves ou nos manies, qui expliquerait par exemple pourquoi nous insupporte la vue d'une souris, pourtant inoffensive. [...]
[...] Il faut comprendre qu'il n'y a point de pensée en nous sinon par l'unique sujet Je. Il ne faut point se dire qu'en rêvant on se met à penser. Il faut savoir que la pensée est volontaire ; tel est le principe des remords : "tu l'as bien voulu!" [ . ] En somme il n'y a pas d'inconvénient à employer couramment le terme d'inconscient. Mais si on le grossit, alors commence l'erreur ; et bien pis, c'est une faute. [...]
[...] La troisième partie du texte porte sur la pensée. L'auteur veut démontrer que la faculté de penser est le propre de l'homme conscient : il n'y à point de pensée en nous sinon par l'unique sujet Je Donc la pensée serait hors de portée de ce soi-disant conseiller Lorsqu'on agit, on doit se considérer comme unique sujet de l'action, l'absolu point de départ de notre acte. Si Alain dit qu'il ne faut pas croire qu'en rêvant on se met à penser c'est que pour lui il ne s'agit que d'un simple mécanisme. [...]
[...] Seulement, il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions, et ses ruses, une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. On a peur de son inconscient, là se trouve la faute capitale ; un autre Moi qui me conduit qui me connaît et que je connais mal. On s'amuse à faire le fou. Tel est ce jeu dangereux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture