Dans "Métapsychologie", Freud écrit : On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. En effet, la théorie freudienne a entraîné toutes sortes d'objections, aussi bien méthodologiques que philosophiques. Alain fait parti de ceux qui, sans remettre en question la théorie, s'interroge sur les enjeux moraux d'une telle approche (...)
[...] Alain, comme d'autres, entame une critique de ces dérives pour dénoncer les problèmes moraux qu'elles soulèvent. Jeu de question et ouverture (à introduire à la suite de l'introduction choisie) Sur quels points porte la critique élaborée par Alain? Quelles valeurs accorder à cette interprétation psychanalytique? A quels dangers cette hypothèse peut-elle nous conduire, si on oublie l'unité de la conscience de soi? Comment face à cette nouvelle approche peut-on penser l'homme aujourd'hui? Commentaire Alain reconnait avec ironie la place grandissante que la théorie freudienne a pu prendre dans la pensée commune. [...]
[...] Alain ne peut que refuser ce "mauvais ange", incompatible avec la liberté du sujet. La morale est immédiatement rappelée. Freud dénonce la liberté de pensée alors qu'Alain fait confiance à la volonté; il s'agit d'abord de vouloir penser, il affirme la capacité de réflexion du sujet à la fois logique et moral. Conclusion La critique d'Alain montre toute l'ambigüité de la pensée freudienne, même si cette critique peut apparaître excessive. Si l'inconscient est la cause de nos pensées, le moi n'est plus maître dans sa propre maison, et du coup, le sujet n'est plus responsable, la notion d'inconscient devient un alibi, derrière lequel tout pourrait être permis. [...]
[...] Alain, Eléments de philosophie : critique de Freud Commentaire d'un extrait d'Eléments de philosophie, d'Alain, dans lequel celui-ci propose une critique du freudisme. Texte étudié Le freudisme, si fameux, est un art d'inventer en chaque homme un animal redoutable, d'après des signes tout à fait ordinaires ; les rêves sont de tels signes : les hommes ont toujours interprété leurs rêves, d'où un symbolisme facile. Freud se plaisait à montrer que ce symbolisme facile nous trompe et que nos symboles sont tout ce qu'il y a d'indirect. [...]
[...] La conception mécaniste de Descartes est ainsi mise en relief, la sexualité est reliée à notre animalité. Pour Alain, ces "choses" n'ont pas de prise sur le moi qui reste l'unique sujet de nos pensées. Cette explication fondamentale cartésienne préserve l'unité de la conscience de soi. L'erreur de la psychanalyse selon Alain est de déduire l'hypothèse de l'inconscient de phénomènes comme le rêve, c'est-à-dire de fonder cette hypothèse sur des interprétations dont on peut à tous moments contester la valeur et la réalité. [...]
[...] C'est aux yeux d'Alain la plus grave erreur. Il s'attaque surtout à ce qu'est devenu l'inconscient vulgarisé: une sorte de fantôme censé nous habiter. Aux yeux d'Alain, c'est toute la responsabilité qui est mise en cause: il dénonce le dédoublement de la personne provoquée par cette hypothèse. Il insiste sur cet "autre moi" qui ne peut être mauvais. Pour Alain, la conscience est nécessairement morale. En cela il perpétue l'héritage de Descartes et de Kant. L'hypothèse freudienne tend à déresponsabiliser le sujet, ce qui est pour lui inacceptable. [...]
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