Bien aimer, bien penser, raison, objectivité, connaissance de soi, réflexion, logique, crimes passionnels, amour-propre, nostalgie, sensibilité, conscience, passion, vulnérabilité, jugement, amour, philosophie
La pensée est le propre de l'Homme. C'est un art délicat, souvent difficile à bien exercer, mais menant à une certaine connaissance et à une analyse critique de soi-même et du monde. Cette pensée, cette raison, peut être entravée, notamment par l'amour que l'Homme porte, à ses semblables, à lui-même, à l'argent, au travail, à la religion... On dit souvent que l'amour est ennemi de la raison, car il est sans mesure, or l'exercice de la raison est toujours caractérisé par une certaine mesure qui permet de conserver son objectivité. De plus l'amour et l'amour-propre en particulier rendent l'Homme vulnérable, l'affaiblissent, et peuvent l'empêcher d'accéder à la connaissance de soi.
[...] L'absence d'amour est-elle nécessaire pour bien penser ? Dans un premier temps, nous verrons que l'amour empêche l'Homme d'accéder à une réflexion mesurée et objective. Dans un second temps, nous nous intéresserons à la façon dont l'amour peut être bénéfique, voire nécessaire, à une bonne réflexion. Dans un troisième temps enfin, nous verrons que la réflexion ne dépend pas de l'amour, mais de la capacité du sujet à conserver sa mesure et son objectivité lorsque la nécessité s'en fait sentir. [...]
[...] On retrouve cette morale dans le mythe du roi Midas, qui émet le vœu de changer tout ce qu'il touche en or. Son amour pour le gain et l'opulence corrompt sa pensée et manque de le conduire à sa perte et à son désespoir. On peut cependant noter qu'à la fin du compte, c'est son amour paternel pour sa fille qui lui fait admettre raison. Nous avons ainsi deux exemples d'amours influentes : l'un qui obstrue le bon jugement et la pensée, et l'autre qui entraîne un retour à la raison et une prise de recul. [...]
[...] On peut donc considérer qu'aimer rend l'Homme faible, vulnérable, ce qui n'est pas souhaitable lorsqu'on recherche une pensée ou une réflexion bien posée. Pour conclure, on peut alors dire qu'aimer éloigne l'Homme de toute mesure, de toute raison, et ainsi corrompt sa pensée. De plus l'amour-propre éloigne, lui, de l'objectivité et de la connaissance nécessaire à tout bon raisonnement, c'est pourquoi ne rien aimer pourrait permettre de parvenir à une pensée très objective. Mais cet argument s'appuie sur des cas souvent extrêmes, et fait abstraction de ce que l'amour, quand il est modéré, peut apporter au raisonnement et à la pensée. [...]
[...] Elle ajoute, tout comme la sensibilité, une nouvelle dimension à la pensée. On entend parfois dire que ne rien aimer, et plus généralement, ne rien ressentir est ce qui fait la force d'un être humain, mais en réalité la vraie force réside dans l'acceptation, la compréhension et la gestion de ses faiblesses et non pas dans la disparition totale de celles-ci, but de toute façon vain. Une bonne pensée passe donc également par l'acceptation de sa vulnérabilité, notamment amenée par l'amour que l'on porte à soi ou à autrui. [...]
[...] Par exemple, dans Les Liaisons dangereuses, de Pierre Choderlos de Laclos, la Marquise de Merteuil a la particularité de pouvoir user de sa volonté à faire passer ses affects au second plan, capacité que tout le monde ne possède ou n'entretient pas. Cela lui permet de « garder la tête froide » et d'avoir une pensée, qui, si elle ne semble pas bonne ni honnête, lui permet d'atteindre ses objectifs sans se laisser distraire par des émotions diverses. Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ? On peut affirmer qu'aimer peut avoir des effets aussi bien positifs que négatifs sur la construction de la pensée, selon la capacité de l'individu à conserver raison et mesure. [...]
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