Besoin, autrui, être moi-même, alter ego
Autrui est un terme une peu vague utilisé pour définir nos interlocuteurs, c'est-à-dire tous ceux avec qui je peux communiquer, échanger. En réalité, l'idée d'autrui est celle d'un alter ego, d'un autre moi. Autrui est ce qui est différent de moi, mais qui fait partie du monde, un monde où nous subissons entre autres la contrainte des besoins qui représente ce qui est nécessaire à l'existence d'un être vivant. Le besoin est une nécessité, une obligation essentielle à laquelle nous devons nous soumettre.
[...] Ceci est un apport que seul autrui peut m'apporter . De même, un autre apport d'autrui est que j'ai besoin de lui pour affirmer l'existence de ma conscience. En effet, si j'ai de l'existence de ma conscience une entière certitude, il faut que tout à chacun la constate pour qu'elle s'inscrive dans l'objectivité d'une vérité. J'ai bien la certitude subjective de mon existence en tant que conscience, je n'en détiens pas la vérité objective pour autant. Autrement dit, j'ai besoin d'autrui, car la certitude de ma conscience ne se change en vérité que par la connaissance qu'autrui a d'elle. [...]
[...] Dans le domaine du pour soi je ne suis pas sûr de connaitre autrui, mais ce n'est pas grave, car j'en m'en tiens à faire de lui un repère, un être à qui je prête des sentiments. Il faut donc vivre dans le pour autrui qui admet l'existence d'autrui et permet d'en faire une nouvelle expérience . Étant donné qu'autrui existe, il peut représenter un apport. J'ai la certitude de l'existence d'autrui, pas aussi évidente que ma propre existence, mais de ce fait, autrui et moi avons une conscience. Si je considère qu'autrui est moi-même faisons partie du genre humain, cela signifie que je nous accorde des points communs dont les modes d'expressions naturels. [...]
[...] L'homme n'est pas autarcique d'où la nécessité d'entrer en relation avec l'autre. Cependant, il est clair qu'il peut me nuire. La complexité d'autrui peut être un conflit permanent, un problème impossible à surmonter. Il peut nous plonger constamment dans le faux. C'est pourquoi il est sage comme Descartes de s'isoler parfois afin de s'assurer de ses connaissances sans faire interférer celles apporter par les autres. Sans être un besoin, l'apport d'autrui comble le fossé généré par tout l'indécis qui l'entoure. [...]
[...] Ainsi, autrui devient un être inaccessible qui par son regard va nous lancer dans une quête d'identité. En effet, si je me sens objet sous le regard de l'autre, je vais essayer de savoir comment l'autre me juge. En essayant de cerner notre identité, on s'en remet à l'autre et on se vit par son regard, mais il ne faut pas oublier qu'on n'est jamais sûr de la sincérité d'autrui. Sartre dit alors que lorsqu'on s'engage dans une quête de connaissance de soi, on s'engage dans une quête sans fin, mais surtout que du fait de l'aliénation par autrui, on en subit les conséquences. [...]
[...] Autrui est différent de moi. La relation à autrui implique une distance qui est son altérité et une proximité qui est notre nature commune. Mais cette différence ne serait-elle tout l'intérêt de la relation avec autrui ? Le moi ne peut s'affirmer qu'en affirmant sa différence aux autres. Seul, on ne peut juger la qualité de son propos et on empêche ainsi toute ouverture, mais dans le débat, on peut exister et être soi-même. Le besoin de se confronter aux autres est une manière d'assurer et de manifester notre différence c'est-à-dire notre part intérieure qui se détache ce qui revient en quelque sorte à être nous-même. [...]
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