Il est fréquent qu'une personne face à une injustice puisse avoir une réaction dite spontanée qui pourra être de l'indignation ou bien de la colère. A ce moment précis, la personne agissant d'elle-même aura le sentiment d'avoir eu un comportement libre. Mais l'aura-t-elle vraiment été ? Ne pourrait-on pas penser qu'elle se soit trouvée sous l'emprise d'une émotion qui l'ait contrôlée et l'ait ainsi empêchée d'être totalement libre ? On voit de cette façon que la liberté et la spontanéité ne sont pas deux notions si évidentes à associer (...)
[...] Ainsi, un comportement spontané n'est pas un comportement libre, car il dépend d'une contrainte et ne provient pas de nous mais d'une émotion qui nous contrôle. Enfin, une action spontanée qu'on croit naturelle ne pourrait-elle pas provenir d'une partie de nous même que nous ne connaissons pas ? Souvent lorsque l'on agit de manière spontanée, on répond à des pulsions. Des pulsions qui quand on prend du recul nous sont étrangères, on ne connaît pas leur origine et alors on ne comprend pas nous mêmes notre propre comportement. [...]
[...] Nous avons donc vu que l'absence de contrainte lors d'un acte spontané nous fait agir de nous même et être totalement sincère, ce qui permet alors d'associer la spontanéité à la liberté. Néanmoins, nous avons aussi vu que la spontanéité ne pouvait pas être associée à la liberté puisque nous ne faisons pas intervenir notre raison. Alors la spontanéité ne provient-elle pas de quelque chose qui nous échappe ? On remarque quelque fois lors d'un comportement spontané que l'on ne se reconnaît pas, on ne comprend pas notre réaction et on se demande d'où elle provient. [...]
[...] Notre spontanéité a donc été tout au long de notre vie construite, retravaillé de façon à la rendre plus juste. En considérant qu'elle est le reflet de tous ces connaissances, on pourrait alors considérer cette spontanéité comme libre car elle provient de nous même tout en étant d'une certaine manière réfléchie, puisqu'elle a été construite tout au long de notre vie, on peut donc plus la qualifier de totalement irréfléchie. De plus, tous nos acquis surgiront lors d'un acte spontané comme des automatismes. [...]
[...] Ainsi, une partie de nous même nous est étrangère ? Et c'est justement cet inconscient qui détermine nos désirs, nos pensées, nos sentiments. On peut alors considérer que certaines de nos réactions spontanées que l'on n'arrive pas à comprendre, proviennent de cet endroit étranger en nous que ne peut pas contrôler et que la spontanéité dévoile alors en partie. Est-il alors encore possible de parler de liberté et de responsabilité humaine lors d'un acte spontané puisqu'il proviendrait d'une partie de nous qui nous est étrangère et sur laquelle nous n'avons aucun contrôle même si cet acte provient de nous même ? [...]
[...] De ce fait, ce genre de comportement spontané nous permet d'être entièrement sincère. On voit ainsi, qu'un acte spontané peut être qualifié de sincère. La sincérité dans la mesure où elle oublie toutes contraintes extérieures et ne cherche qu'à établir la vérité, peut se rapprocher d'un acte libre. Néanmoins, cette sincérité n'est-elle pas sous l'emprise d'une émotion qu'alors éloigne un acte spontané d'un acte libre ? Ce qui qualifie un acte spontané est également le fait c'est un acte irréfléchi. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture