Agir contre ses propres intentions

Thèmes abordés

Intentions, agir contre ses intentions, psychologie humaine, contrôler ses intentions, décision, inconscient, Emmanuel Kant, représentation mentale, acte mental, Donald Davidson, Harry Frankfurt, Nietzsche, Aristote, Platon, Socrate, Spinoza, Le gai savoir, Sigmund Freud, Du contrat social

Résumé du document

Les intentions sont des éléments fondamentaux de la psychologie humaine et de l'action qui en résulte. Au cours de sa vie, chaque humain est amené à prendre des décisions qui résultent entièrement de lui ou non, qui sont plus ou moins importantes. Elles représentent les objectifs que l'on se fixe, les désirs que l'on veut réaliser et les motivations qui nous poussent à agir. Dans cette optique, il est donc nécessaire de savoir si l'on peut agir contre ses propres intentions. En effet, cela amène à se questionner sur la capacité de l'être humain à effectuer des choix, ou encore, à effectuer des actions contre son gré intrinsèque par exemple.

Extraits

[...] Ces deux perspectives semblent contradictoires, créant ainsi un paradoxe. Voilà pourquoi, si dans une certaine mesure, il semble possible d'agir contre ses propres intentions, très vite, le doute s'installe quant au rapport entre nos intentions, et la manière dont nous gérons ces dernières. N'oublions pas que des facteurs sociétaux par exemple, peuvent jouer sur nos intentions, et que par conséquent, notre prise de décision peut être biaisé. Alors, Rousseau nous met en garden sur nos choix à effectuer, et nous rappelle Du contrat social, que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ». [...]

[...] Selon Freud, une grande partie de nos intentions sont inconscientes et émergent dans notre comportement sans que nous en ayons pleinement conscience. Cela signifie que nous pouvons agir contre nos intentions conscientes parce que nos intentions inconscientes ont une influence plus forte sur notre comportement que nous ne le réalisons. Toutefois, il est important de souligner que l'inconscient a des limites dans son influence sur notre comportement. Selon les philosophes et les psychologues, nous ne sommes pas des esclaves de notre inconscient et nous avons la capacité de prendre des décisions et de nous comporter de manière consciente. [...]

[...] Ainsi, il est difficile de contrôler ses intentions de manière absolue. De plus, la conscience elle-même est limitée et il est souvent difficile de contrôler les processus mentaux qui sont à l'origine de nos intentions. C'est également le cas pour la volonté qui est aussi limitée. En effet, il est souvent difficile de résister à certaines tentations ou d'agir contre ses propres impulsions. D'ailleurs, certains philosophes à l'instar de Rousseau vont jusqu'à dire que refouler ses émotions et/ou ses impulsions peut conduire à l'irréparable, mènerait à imploser mentalement et à commettre des actions irréversibles ( ex : le meurtre). [...]

[...] Le concept de la possibilité d'agir contre ses propres intentions est connu sous le nom de "faiblesse de la volonté" ou "akrasia". Cela se produit lorsqu'une personne agit différemment de ce qu'elle a l'intention de faire, malgré le fait qu'elle soit consciente que sa décision va à l'encontre de son propre intérêt. De nombreux philosophes ont abordé cette question, notamment Aristote, Platon, Socrate, Spinoza et Nietzsche. Pour par Aristote par exemple, la faiblesse de la volonté est simplement une erreur de jugement et une mauvaise évaluation de la situation. [...]

[...] D'ailleurs, il est important de notifier que la question de liberté est étroitement liée à celle de la capacité à agir selon ses propres intentions. La liberté consiste à être maître de ses actes, de sorte que l'on puisse agir conformément à ce que l'on veut faire. Cependant, il arrive que nous agissions contre nos propres intentions, ce qui peut sembler paradoxal. Mais en y réfléchissant, il est très régulier pour l'humain de faire des choses « à contre-cœur » : prendre une décision par soi-même, c'est être responsable de cette décision et donc, de l'action que celle-ci va entraîner. [...]