Dès l'Antiquité, l'homme invente la tragédie pour lui ôter, par la représentation violente et
crue d'actes humains, toute partie vicieuse de son état. On pourrait parler d'une cure qui met en
scène des sentiments humains passionnés, poussés à l'extrême, afin d'éviter au spectateur de
pareilles aventures dans la vie réelle. Les héros tragiques agissent alors en criminels parce que la
fatalité divine pèse sur eux ; animés de pulsions instinctives et incontrôlées, ils subissent la volonté
des Dieux. Ainsi, cette lutte horrible du personnage contre une tendance inconnue de lui-même,
définirait l'existence de deux forces en l'homme. Et si Freud révolutionne la philosophie et la
science de l'homme en admettant un inconscient dans la vie psychique de tout individu, peut-on
affirmer qu'admettre l'inconscient, c'est introduire la fatalité dans la vie humaine ?
[...] Mais, l'inconscient ne s'affirme pas réellement puisque arrêté par la censure morale, il se représente dans des troubles physiques et psychologiques. On pourrait dire que l'homme est soumis à une fatalité intérieure propre à lui et qu'il a pour devoir de surmonter cette force en rendant conscient ce qui ne l'est pas. Accepter l'inconscient, telle est la philosophie freudienne qui pourrait introduire une fatalité en l'homme. Cela signifierait donc que la fatalité n'est pas inhérente au genre humain, que l'homme ne peut pas être en lutte continuelle contre sa propre nature. [...]
[...] La fatalité est introduite en l'homme, elle est le résultat de la domination du ça sur le moi et conduit l'individu à une dégénérescence progressive de sont état psychique, n'étant plus capable de maîtriser la raison. Si l'inconscience est admise par le sujet lui-même, il accepte la présence en lui de fortes inconnues, mystifiées mais qui surgissent, cependant, lors d'un choix important à faire, par exemple. Le désir refoulé a peut être été d'abord reconnu par le sujet mais jugé inacceptable par sa conscience morale donc refoulée. Ainsi, accepter son inconscient, ce peut être aussi le rendre conscient. [...]
[...] Emporté par ses désirs que la consciente morale réfute au seuil de la raison, l'individu perd son équilibre fondamental car son psychisme est dominé par une seule tendance, qui cherche la satisfaction de pulsions instinctives. Ou bien l'homme accepte de reconnaître qu'il est habité par une force inconsciente dont il ne peut réchapper. Afin d'extérioriser ses désirs et d'éviter des troubles psycho-pathologiques, il a recourt à la méthode psychanalytique, à la décharge émotionnelle. Ainsi, l'inconscient admis par l'homme introduirait une fatalité, c'est-à-dire la lutte écrasante et perpétuelle de l'être qui subit son propre état psychique. Le rapport inconscient-fatalité ne peut être admis que sous certaines conditions puisque les deux tendances divergent. [...]
[...] Traumatisée par la mort soudaine et inexplicable de son père, elle refoule l'intuition qu'elle se fait du coupable sur sa mère. Son frère miraculeusement de retour lui procure alors la force et la détermination à venger son père. La tendance inconsciente, enfouie en elle depuis son enfance, resurgit et devance la conscience morale, la censure. Ce sentiment extrême qui l'anime, cette volonté de commettre un parricide, est un mélange de haine et d'amour. Cependant, emporté par cette passion, le personnage tragique subit la poussée et l'action de son désir réprouvé. [...]
[...] Freud admet ainsi la fonction de l'inconscient dans la vie humaine et dans l'origine de troubles névrotiques. L'homme est peu capable d'accepter la présence de ces forces qui agissent contre sa volonté consciente et à son insu mais qui justifient des actes consciemment insignifiants ou impensables aux yeux du sujet. L'homme fait ainsi appel à la fatalité, c'est-à-dire à la domination suprême d'une tendance qui agit contre son gré et qu'il subit inconsciemment. La référence à l'Antiquité est par conséquent nécessaire. [...]
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