Lorsqu'on évoque l'action politique, on a tendance à penser assez spontanément à celle des dirigeants. Mais il existe aussi l'action des citoyens de base. On sait que, dans les deux cas, cette action comporte des risques : d'incompréhension, d'erreur, de mauvaise décision, et l'on conçoit qu'elle soit en quête de « guides ». Que peut apporter, aux dirigeants ou aux « hommes du commun », la connaissance de l'histoire ? Doit-on en attendre de se demander si l'action politique doit être guidée par la connaissance de l'histoire, il importe de s'interroger sur les capacités de cette connaissance elle-même : peut-elle servir de guide ? (...)
[...] Mais cela ne signifie pas que la connaissance historique soit de même nature que celle que l'on élabore dans les sciences de la nature. Pour ces dernières, l'existence d'un déterminisme rigoureux permet de prévoir le déroulement de n'importe quel phénomène dès lors que sa loi est connue. Il y ainsi dans le monde de la nature de la répétition rigoureuse et simple. Le vocabulaire lui-même invite à constater qu'il existe aussi dans l'histoire des répétitions : des crises, des conflits, des révolutions y ont bien eu lieu. [...]
[...] Il a défini sa doctrine dans le Capital (1867), que sa mort a laissé inachevé. Parmi ses autres œuvres, il faut citer : Economie politique et philosophique (écrit en 1844, publié en 1928-1932), La Sainte famille (1845), Misère de la philosophie (1847), Contribution à la critique de l'économie politique (1859). Opposée aux philosophes idéalistes et dualistes, la philosophie de Marx est un matérialisme dialectique ; elle affirme l'existence d'une manière indépendante de la pensée, d'une manière indépendante de la pensée, celle-ci n'étant que la matière consciente d'elle-même, et explique son développement par une succession de révolutions (bonds qualitatifs), rendues inévitables par la tension et la rupture d'équilibre que créent d'imperceptibles changements quantitatifs peu à peu accumulés. [...]
[...] La révolution de 1789 n'est pas la révolution soviétique, et celle-ci n'a pas grand-chose de commun à part une référence aux thèses de Marx, mais qui n'est dans chaque cas très particulier avec la révolution cubaine. B. La répétition des conditions Ce que l'on peut nommer lois de l'histoire n'est donc pas comparable aux lois de l'univers physique : elles signalent que, lorsque telles conditions sont réunies, tel phénomène s'est déjà produit, un certain nombre de fois. Mais elles ne permettent pas de prévoir que, si les mêmes conditions sont à nouveau rassemblées, le phénomène se reproduira automatiquement. [...]
[...] Les experts L'action politique, telle qu'elle doit être menée par les dirigeants, est devenue de plus en plus complexe. Au point qu'il est désormais impossible à un homme politique de prendre une décision sans consulter d'abord une escouade d'experts et de conseillers spécialisés dans l'analyse de différentes données : économiques, géostratégiques, militaires, démographiques, religieuses, idéologiques, etc. Chacun de ces experts a sans doute un certain nombre de connaissances historiques, dont il peut déduire des modèles mais il faut peut-être entendre ces derniers au sens où l'on parle de modèles mathématiques : ils demeurent abstraits, indiquent des évènements possibles, mais leur mise en contact avec la réalité du moment risque toujours de leur ajouter une interprétation imprévue. [...]
[...] Conclusion La vie politique est devenue telle qu'aucun gouvernant, si éminent soit-il, ne pourrait admettre que, pour diriger son action, il lui suffit de s'inspirer du passé. Et même l'invoquer, ou prétendre y trouver quelque leçon engageant la conduite de ses concitoyens, risque de se révéler une arme à double tranchant. C'est que le devenir historique est désormais admis comme une évidence, qui fonde la vie de tous : il devient dès lors impossible de croire à la possibilité, dans ce domaine, de strictes répétitions. [...]
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