« L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autres que sa vie ». Sartre montre ici que l'action tient une place centrale concernant l'homme et sa façon de vivre, tant en ce qu'elle représente qu'en ses finalités. L'action peut donc être une fin en soi car c'est ce pour quoi l'homme est, tout comme le moyen pour parvenir à une fin. Aussi, « il y a peu de gens qui soient en même temps intelligents et capables d'agir. L'intelligence élargit mais aussi paralyse ; l'action vivifie mais limite ». Goethe montre ici que l'action est problématique et pas autonome, que l'acte pur n'est pas efficace.
Dès lors, on a une ambiguïté dans le concepts d'action nous amenant à nous demander si elle est un problème ou une solution. Comment doit-on alors appréhender ce concept puisqu'il pose problème ou bien quand peut-on dire qu'une action a été source de problèmes sachant que la finalité même de l'action peut être un problème ? De même, quels liens établir entre action et solution et une action est-elle toujours la solution à un problème ?
[...] De même, pour que ce qui a été fait au niveau supérieur de l'action soit réalisé, il faut nécessairement qu'il y ait un niveau inférieur nous permettant de réaliser ce que nous avons pensé. L'action est ici problématique, il faut savoir à quel niveau l'appréhender pour ne pas tomber dans l'action simple et mécanique ou dans la contemplation pure, mais dans les deux cas l'action mènera à la passivité. De plus, l'action est limitée non pas dans son champ d'action, mais dans son concept même. Puisqu'en effet, elle s'effectue dans la durée, la continuité en se reposant sur le passé pour anticiper un avenir. [...]
[...] En ce sens, l'homme, même s'il ne bouge pas au sens strict du terme, agit en son être et peut ensuite se construire. Ici l'action est d'une part solution puisqu'effectivement l'un des sens fondamentaux de la solution est de résoudre une difficulté, ce que l'action permet de faire, elle est donc indispensable. Mais du fait des différents degrés où elle s'exerce, elle peut aussi apparaître comme un problème puisqu'en effet elle peut être soumise à toutes sortes d'interprétations. En effet, de nos jours, on parle d'action pour désigner le faire mais à un niveau inférieur i. e. [...]
[...] Finalement, l'action est un problème autant qu'elle est une solution. Car, étant difficilement définissable et discernable, elle est un problème dans son concept même. Mais en même temps, elle est solution, car si le terme même d'action existe c'est qu'elle est bien représentative d'une réalité. Pareillement, l'action pose problème dans ses finalités, car elle n'est pas toujours bénéfique pour l'homme, son milieu, ses institutions mais parallèlement, elle est solution puisque l'action est ce qui fait avancer l'homme, le construit, l ‘épanouit. [...]
[...] De plus, la philosophie de l'action s'intéresse non seulement au concept même d'action, à son essence i. e. ce qui désigne le caractère propre de l'action, mais aussi aux intentions de l'action c'est-à-dire aux raisons d'un acte, aux responsabilités de l'agent. Il est donc conventionnel de la lier à l'éthique, à la philosophie morale portant sur les fins de l'action et tentant de répondre aux questions Que dois-je faire qu'aurais-je dû faire ? où sont les limites? . Ainsi, nous accordons de l'importance aux conséquences de nos actes que nous considérons comme révélateurs de notre personnalité. [...]
[...] Dans une autre perspective, il est aussi nécessaire de concilier action et politique. Pour H. Arendt, sans l'action la vie politique serait dénuée de sens, l'action a donc pour fin d'assurer l'exercice de la politique. Seulement, le domaine politique est également le cadre dans lequel s'exerce la liberté des individus (le degré de liberté est différent dans une Démocratie ou une dictature) et auquel cas la raison d'être de la politique est la liberté, et son champ d'expérience est l'action (H. [...]
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