Dissertation sur la science et sa valeur
Discours sur le fait que la science qui se veut être exacte est elle-même soumise à un certain nombre de postulats sur lesquels elle se base
[...] Ceci témoigne de la présence de présuppositions inconscientes. L'acteur est soumis à une socialisation inconsciente qui lui fait paraître tout évident ainsi que certaines choses importantes. Cependant, il n'a pas conscience de la relativité de sa vie car le sens de celle-ci ou l'importance qu'on lui porte est également des fruits de la construction de l'évidence. L'affirmation que la science est une science sans présuppositions n'est pas totalement légitime. En effet, même si la science ne possède pas de présuppositions au niveau de son contenu et au regard des réalisations qu'elle a permises, il apparaît clair que ses fondements en contiennent. [...]
[...] La légitimité de cette proposition va en effet dépendre la définition que l'on va donner au mot présuppositions Pour l'opinion commune, la science est une science exacte et tend à lutter contre les erreurs. Elle considère alors qu'elle ne peut donc pas posséder de présuppositions. Cependant, en approfondissant le concept de science, est-il possible de remettre en question l'exactitude de la science ? La science est dite science exacte parce que, pour l'opinion commune, elle ne fait appel à aucun phénomène inconscient ou indescriptible. Par la science, tout paraît expliqué. En effet, la science est hypothético-déductive c'est-à-dire que tout hypothèse stipulée au départ entraîne obligatoirement des enchaînements déductifs. [...]
[...] De plus, la science possède un langage qui tente de lutter contre les erreurs. Les mathématiques et surtout la logique possèdent des procédures parfaitement contrôlables. De plus, de nombreuses réalisations scientifiques permettent de minimiser le risque d'erreurs. Par exemple, le codage de la Sécurité Sociale permet à l'administration de prendre connaissance de faits, comme l'identité d'une personne, de manière plus sûre que par l'oral qui peut donner lieu à des confusions. De ce fait, pour l'opinion commune, il paraît peu probable que la science puisse faire des erreurs puisqu'elle tend à lutter contre elles. [...]
[...] Le cogito cartésien vérifie cette conception. Descartes veut accéder à un savoir véritable, vierge de tous jugements de valeur, en remettant en causes toute choses, même les plus évidentes c'est-à-dire en les soumettant à un doute méthodique. Ceci va alors permettre d'obtenir une vérité qui puisse servir de fondement ferme et inébranlable et donc dégagé de toute présupposition. Or, en appliquant cette méthode, une seule vérité reste incontestable ; je pense donc je suis Ce résultat prouve qu'il existe toujours une présupposition à l'origine de toute chose. [...]
[...] Une recherche des fondements scientifiques s'impose. De nombreux auteurs considèrent que la base de toute science repose sur des axiomes. En effet, les règles qui fondent toute science ne sont pas soumises à l'expérimentation ; elles sont considérées comme évidentes et ne sont donc pas remise en question. A ce propos, Weber donne de nombreux exemples comme la validité des fondements de leur science, considérant que cela va de soi. Cependant, Max Weber ajoutera Rien de tout cela va de soi La géométrie d'Euclide constitue un autre exemple. [...]
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