Imaginaire, réel, vérité, imagination, contradiction
A première vue, il nous vient naturellement la compréhension de l'imaginaire comme s'opposant au réel, dans le sens où l'imaginaire nous détourne du réel. C'est pourquoi si la question a été posée, il est important de distinguer ces deux notions que sont l'imaginaire et le réel. L'imagination est une faculté de l'esprit qui permet de créer des images inédites par combinaisons et modifications d'images que nous avons perçu dans la réalité. Si l'imaginaire est l'ensemble des productions de cette faculté de l'esprit qu'est l'imagination, la représentation imaginaire ne semble pas avoir pour modèle le réel, elle existe même en contre du réel et pourtant prend l'apparence du réel. Comment alors une image peut être d'une certaine façon, simulation du réel ?
On étudiera la relation entre le réel et l'imaginaire d'abord en montrant que par l'imaginaire l'individu se détourne du réel et constitue en cela la contradiction des deux termes. Puis nous nuancerons cette contradiction premièrement visible en montrant que l'existence de l'être en tant que tel de ne peut être admise sans l'un ces deux concepts.
[...] Nous n'imaginons rien de nouveau, tout est en transformation de connaissances déjà acquises. Nous ne pouvons donc pas refuser le réel mais seulement refuser d'en voir, ou d'en assumer les conséquences, consciemment ou non. Cela peut, par exemple, aller jusqu'à une cécité psychique : notre œil voit, notre cerveau ne voit pas mais une trace est laissée dans notre subconscient. Et de la sorte, tous nos sens peuvent être affectés. Et si le réel est entendu comme ce qu'une société accepte en tant que norme, le refuser est possible mais alors on s'en exclu. [...]
[...] Si nos sens sont parfois trompeurs pourquoi ne le seraient-ils pas en permanence ? Par cette question il remet en cause le réel : le réel n'étant que perçu par les sens. Mais rien ne m'assure non plus que ce résultat n'est pas le résultat d'une tromperie ourdie par un prestidigitateur très puissant : Descartes, dans les Méditations métaphysiques élabore l'hypothèse d'un Dieu trompeur (ou plutôt d'un malin génie, puisque le véritable Dieu ne saurait être trompeur), qui voudrait me faire croire que cette proposition est vraie et correspond à une réalité, alors qu'il n'en est rien. [...]
[...] Au lieu de le retranscrire fidèlement, il l'invente. Par conséquent, s'il y a opposition entre l'imaginaire et le réel c'est en tant qu'opposition entre l'irréel et le réel l'imaginaire, par sa rêverie matérielle, pourrait être compris comme traducteur humain du réel, traduisant la matérialité de ce qu'on nomme « réel » par ses propres images. [...]
[...] » En admettant comme Sartre que le pouvoir créateur imaginaire fait suite à une prise de recul par rapport à la réalité, il n'en reste pas moins que nous constituons une image sur fond de réalité. C'est aussi en liaison avec ce fond que l'on peut nier le monde. La prise de recul n'est alors possible que parce que nous avons déjà perçu le réel d'un monde que nous pouvons par la suite nier. Parce qu'ils reposent sur la même base, réel et irréel ne se contredisent. [...]
[...] En effet, si le réel n'est pas perçu de la même manière par tous et que l'imaginaire s'appuie sur le réel alors l'imaginaire est particulier et diffère pour chacun. Quant à l'imagination, elle se traduit par la formation d'images qui se rattachent au réel en fournissant une représentation sensible de ce qui est vécu dans le réel. L'imaginaire va au-delà de cette création d'images puisqu'il ne s'attache pas à l'existence c'est-à-dire aux bornes du réel. En cela l'imaginaire dépasse l'imagination. [...]
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